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Envy Le monstre sacré nippon. Quinze ans de labeur. Une discographie solide et explosive, un typhon inébranlable. Qui ne pouvait terminer sa folle course que dans un mur lapidaire si Envy ne changeait pas la donne. 2003 et A dead sinking story les voyait ménager la bête, prendre le pouls d'un certain hardcore qui se la joue très mélodique et ambiant, cadence ralentie et germes post-rock dans un hardcore jusque là sans concession. Le hardcore des Japonais a toujours consciemment tiré sur la corde de l'émotion et du lyrisme. Mais c'était vrillé aux tripes. Cette fois-ci, c'est mort et enterré. Insomniac doze continue de creuser, avec méthode et calme, à tailler ses longues compositions qui s'étendent dangereusement au-delà des dix minutes (Crystallize, The unknown glow), à épancher ses longues digressions dans un massif sonore propre à contrer tous les tremblements de terre, lézardées comme il se doit par de brusques raz-de-marée pour se remémorer le bon vieux temps. C'est parfois poignant, la marque de fabrique historique reste encrée à jamais, décrochant quelques pointes acérées, sursaut d'éveil. C'est surtout long et vain, beauté futile qui se mord la queue pour un Insomniac Doze qui a trop forcé dessus. Une dose de cheval nous plongeant peu à peu mais sûrement dans une torpeur qui atteint laborieusement ces soixante minutes. Envy prend des rides, évolue dans un virage où il troque sa légendaire intensité pour un truc consensuel et pas franchement inspiré, apparaissant en fin de course. On se demande ce qu'ils peuvent encore avoir à dire après un tel disque. SKX (30/09/2006) |