The Creeping Nobodies
Sound Of Joy - CD
Blocks Recording Club 2006

Tout se joue au Canada à Toronto qui héberge ce groupe formé durant l'été 2001 avec un ex-Sick Lipstick. The Creeping Nobodies n'hésite pas à sauter par-dessus l'océan et venir s'inspirer des travaux de The Ex mais aussi descendre plus au sud, passer la frontière et débarquer à New-York pour venir déterrer des vieux Sonic Youth. Bref, ces jeunes gens ont bon goût et arrivent avec tout ça à créer une musique angulaire, dérangeante, neurasthénique, aiguisée et ma foi, bien personnelle au final. Sound Of Joy n'annonce pas, comme vous vous en doutez, réjouissances et ripailles en tout genre. Hollow Stems, A Hunter's Will, le morceau d'ouverture, c'est ce que Sonic Youth n'est plus capable de faire pendant que l'intro à la basse du suivant Pangrammatic Window me rappelle un vieux Deity Guns (mais ça s'arrête là). Wharton Tiers leur a taillé un espace sonore aliénant, un son de la joie dans lequel le groupe se débat avec minimalisme ou à coups de cisailles. Des morceaux dépouillés et dégingandés. Des morceaux où la batterie se fait discrète. Des morceaux très connotés nos hollandais volants comme les neuf minutes de Sens Of Belonging avec sa cloche caractéristique façon Kat The Ex. Des morceaux où un synthé gère les trous sur lesquels se reposer. The Ex qui hante également le phrasé d'un chant où toute la bile se déverse, vous percute, adoucit de temps à autre par un chant féminin. Ce troisième album (le deuxième officiellement si on considère le 6 titres I-X-U en 2002 comme un EP malgré ses 45 minutes), c'est la rencontre du no-wave new-yorkais et de la touche européenne à la The Ex (vous allez finir par le comprendre). L'esprit négatif et le sens de l'expérimentation avec un souci de la mélodie perverse. Décapant et rafraîchissant. Ce Sound Of Joy, c'est par division entière que j'en veux.

SKX (16/09/2006)