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CONVERGE
No Heroes - CD
Epitaph 2006
Le nouveau Converge vient de passer à toute allure entre mes deux
tympans et j'ai rien retenu. Je réitère l'opération,
encore et encore. Toujours rien. Pourtant, ça dégueule sec.
Cinq morceaux pour ouvrir l'album qui jamais ne dépassent les deux
minutes. Une furie Converge dans la plus grande tradition du genre. Ça
devrait le faire. Mais ça ne le fait pas. L'impression d'avoir
entendu ça des dizaines de fois. Converge fait du Converge. Personne
n'ait mieux placé qu'eux pour se permettre ça. Sauf que
cette fois ci, ils le font moins bien. Et qu'à la longue, ça
lasse. Parce que, honnêtement, face aux morceaux mythiques et incandescents
Distance and Meaning ou Fault and Fracture de l'album Jane
Doe, tous les Heartache, Hellbound, Sacrifice
ou Vengeance de ce No Heroes ne tiennent pas la route, ya
pas l'ombre du début d'une photo ou alors on ne peut plus rien
pour vous. C'est la taille en-dessous, qui fera notre bonheur si on est
pas trop exigeant mais quand c'est Converge et qu'on a mis la barre si
haute, on ne peut pas se contenter de cette rage qui tourne à vide.
Beaucoup de bruit pour rien. Après l'habituelle entrée saignante,
Converge part sur des morceaux plus travaillés, pesants et tourmentés
jusqu'à échouer sur les neuf minutes du Grim Heart/Black
Rose. Construction typique d'un album de Converge. Encore une fois.
Un morceau qui est le pendant des In Her Shadow et You Fail
Me de l'album du même nom.
Converge calme son entreprise de destruction et s'offre les services au
chant de Jonah Jenkins, l'ancien chanteur des Milgram et Only living witness,
pour une ballade rugueuse et laborieuse et cette voix de crooner métalleux
qui donne envie de lui foutre des baffes. Puis c'est le retour du Converge
classique. Là, c'est Converge qui les distribue les baffes pour
une fin d'album, allez tous en chur, habituelle, même si Trophy
Scars apporte un peu de baume au cur, une respiration dans ce
vain déluge. Converge nous livre un album qui n'a rien de honteux
mais franchement, c'est loin d'être la fête. Converge ne surprend
plus, n'ose plus, nous rejoue les mêmes partitions avec pour ce
coup, l'inspiration en berne. Gueuler le plus fort et le plus vite ne
suffit pas. Il faut y mettre aussi un peu de ses tripes, de passion, se
remettre en question, un don de soi pour briser la routine. Quand un groupe
ne devient qu'une copie de lui-même, c'est pas bon signe. Converge,
les Ramones du hardcore ?
SKX (18/12/2006)
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