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Condor Et le condor passa. Etrange oiseau rétro-futuriste dont la formule du jour consiste en une batteuse (Wendy Farina), Kurt Keppeler (synthés) et Joshua Richardson, un bassiste remplacé depuis par un guitariste, ces trois là s'adonnant aux joies du chant. Le condor prend son envol de San Francisco, ville où tout est permis, surtout quand ça touche à l'expérimentation. Confronter le rock avec la froideur d'un robot. S'enfoncer dans les années 80, Devo et le pousser dans ses retranchements avec toute l'énergie et l'intensité punk adéquate. Un dialogue inspiré entre des rythmes démantibulés et de drôles de bruits de synthés sonnant comme une caisse enregistreuse, un grelot, une fraiseuse ou un vieux truc bourré d'électronique datant du premier boulier. Humanoïde associé à une chaleur sous cutanée dont les mélodies acides se développent au grand jour si on se réfère à leur précédent album A Big One sorti sur Narnack records en 2003. Bruit de métal, froissement de tôles, velours que l'on approche sur ses gardes, compositions au taquet, douceur toute relative qui cache une propension à planter ses griffes au moment le plus opportun, c'est-à-dire, quand vous avez le dos tourné. Condor a réussit un drôle d'album, maniant avec brio tous les symptômes actuels d'une musique rock qui vit sur son passé pour le propulser vers un avenir inquiétant et foutrement attirant. Et le condor passa toujours. SKX (22/02/06) |