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Whisper In The Noise Cris et chuchotements. Très beau nom de groupe qui traduit à merveille la philosophie de ce sextet basé à Minneapolis. Découvert en 2002 par Steve Albini l'incontournable qui subit le coup de foudre et enregistre leur premier album (Through The Ides Of March), les invite sur quelques dates en Europe avec Shellac et les programme sur le All Tomorrow's Parties. Quand on aime on compte pas. As the bluebird sings est leur deuxième album (le troisième si on compte le split avec If Thousands), est produit cette fois-ci par Tom Herbers et c'est un monument de beauté dramatique. Black Heart Procession n'a qu'à bien se tenir. Six membres, dont la tête pensante Dylan Thordson, armés de cuivres, violon, piano et d'une solide percussion. Orchestre maudit riche d'ambiances. De la valse sur trois pattes avec un piano pour gosse (A Tale of Two Doves). Des churs d'enfants qui concluent, aérien, l'apogée d'un chant féminin qui répondait à la virulence d'un chant masculin (As The Bluebird Sings). La variété des chants et des tonalités utilisées. Force céleste de ce disque. On plane, de Nick Cave à Philip Glass, de gravité en minimalisme, de colère retenue en apaisement. Une symphonie sans chichi. Musique de baltringue à musique de chambre. Qu'importe la couleur, les morceaux ont du caractère et de l'envergure. Si on pouvait regretter une certaine mollesse sur leurs premiers enregistrements, AWITN resserre les boulons et sait parfaitement conjugué le noir et le blanc, donné du fil à retordre à ses ballades désabusées en leur insufflant la tension interne inhérent à tout bon disque de rock. Mis à part deux morceaux sur la fin (dont une reprise de Bob Dylan The Times they are A-Changin'), trop ballades poisseuses, AWITN nous sert une merveille de disque pour grand solitaire mélancolique à qui il ne faudrait pas grand chose pour qu'il vous en colle une. En attendant, la baffe, musicale, est bien réelle. SKX (30/07/2006) |