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Unsane Unsane se replonge dans le bain après 7 ans de silence et ressort toujours autant sanguinolent. Quand bien même on essaye de dissimuler le corps. Un cache-morale politiquement correct a été rajouté sur le CD. La misère. Je me rappelle avoir acheté leur premier album, celui à la tête tranchée, style je n'entendrais plus jamais siffler le train, un beau vinyl, tout frais, tout pimpant, dans un bac, aux yeux de tous et à la Fnac. Oui Monsieur. Les temps changent. Mais pas Unsane. La question n'est pas (n'est plus) de savoir si Unsane a évolué. Unsane ne changera (plus) jamais. Leur musique est définitivement ancrée dans l'histoire, scellée sur son sort aussi sûrement qu'un homme se jetant du 42ème étage d'une Twin Towers en feu. La question est plutôt de savoir si tout nouvel album d'Unsane est meilleur que le précédent. A quel place vais-je classer cet album dans le top five de mes disques préférés d'Unsane. Exactement comme un nouvel album des Cramps ou des Ramones à une autre époque. Blood Run sera en bonne place. Spencer, Signorelli, Curran. La fine équipe reconstitué. Rien ne bouge. On pourra toujours regretter ad viternam le décès du batteur originel Charlie Ondras et le jeu de Pete Shore qui donnaient une ampleur autrement plus saignante et dangereuse. Seule la voix et la guitare de Chris Spencer continuent de cracher son fiel, ses fuck avec toujours autant de conviction. La saturation, l'oppression, le malaise. Maître mots du vocabulaire d'Unsane. On pourra regretter également le jeu à l'économie du batteur Signorelli sur certains morceaux qui auraient mériter une plus grande implication. Mais les quadragénaires sont encore en vie et en paraissent dix de moins. La boule dans le ventre continue d'exercer sa pression. Release, D Train, le souffle du canon vous rattrape. Unsane est Unsane. C'est pour ça qu'on les aime. Un rappel de notre passé. Notre mauvaise conscience pour nous dire que la lutte n'est jamais finie. Le sang coule à nouveau. SKX (04/07/2005) |