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Transistor
Transistor Après une tournée harassante qui les a vu écumer les clubs européens en 2004, les américains de Transistor Transistor ont perdu deux membres en route. C'est que partager un van et l'odeur de chaussettes pourries pendant cinq semaines vous calme son homme. Peu importe. Leurs connections sont nombreuses et les deux restants recrutent dans les rangs de Wolves/Orchid/Bucket Full of Teeth, une même et grande famille, Brad Wallace et James Moller (aucun lien de parenté avec Plesset). Enfermés dans leur cave pendant sept mois, ils ressortent, blafards certes mais surtout avec un double album sous le bras. Et comme Kurt Ballou n'avait justement rien à faire ce jour là, ils sont partis dans son fameux studio God City boire des coups. Tx2 (ça veut Transistor fois 2) en a profité pour revoir sa copie et épaissir sa palette rock'n'roll. Tx2 (bien pratique cette abréviation) garde tout son amour pour les guitares complexes, sa verve de jeunes chiens fous, c'est même encore pire qu'avant et c'est un compliment. Sauf que Tx2 (yen a pas deux comme eux) savent aussi calmer leurs ardeurs. Les guitares continuent leur travail (et elles sont prépondérantes sur cet album), génèrent de la tension et c'est l'ensemble du morceau qui se ramasse sur lui-même comme sur le très beau Empathy ou le plus contrasté Straight to Hell, sa prenante ligne de guitare et son cri qui n'a rien de factice. Tx2 (ou T puissance 2) a compris que l'émotion et la violence se retranscrivent sur plusieurs modes. Ya du Ten Grand là-dedans, cette façon d'être sur la corde raide, de vous titiller le nerf sans l'attaquer de face avec cette bonne vieille mélancolie qui guette au coin de rue. Mais que dire du morceau final. Treize minutes d'endurance qui ne voit pas le temps passer, le démon intérieur qui ronge son frein, un long break de guitares, un ange passe et l'enterrement de première classe comme Unwound était capable de le faire à leur meilleure époque. Tx2 (ou T pi 14 divisé par 12) a su se remettre en cause, dépasser les clichés et diversifier ses compos. Beaucoup de groupes screamo-hardcore à la base devraient s'en inspirer. Le coup de la cave, ya que ça de vrai ! TnT. SKX (27/06/2005) |