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Radikal
Satan Des têtes de mort dansant un tango. Toute l'image dépravée d'un groupe puisant dans la tradition pour mieux la bafouer. Installés en France on ne sait trop où, là où le vent les pousse, comme la formation, mouvante, ces Argentins, qui recrutent français pour leur deuxième album, défient les lois (et la loi). L'intégration par la porte de derrière. La muerte, la muerte viendra vous cueillir. Le marchand de sable s'est fait lapidé au fond de l'impasse et Radikal Satan recentre sa débauche sonore. L'unité de la marche funèbre, se concentrant sur l'essentiel sans s'éparpiller sur tous les démons qui passent à portée de leur faux. L'accordéon donne la mesure, les samples nourrissent l'inquiétude, le chant traîne sa misère, quasi absence de batterie, instruments à cordes maigrelettes contre saxo exotique. Le blues version sud-américaine à l'assaut des capitales industrielles. Pas l'assaut frontal. La diversion, la perversion. Le tango inspirait l'acte sexuel, symbolisait la fécondité. Radikal Satan transpire tout ça, suinte par tous les pores une obsession, une passion désabusée, un truc qui ne peut finir que dans le caniveau. Esthètes fin de siècle et punks dans l'âme, Radikal Satan arrive cette fois-ci à créer un climat qui se tient de bout en bout, une atmosphère poisseuse et poétique sur fond d'esprit retors et expérimental. Un disque qui suggère beaucoup plus qu'il n'en dit . SKX (12/12/2005) |