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Jesu Jesu revient parmi les siens. Alias Justin Broadrick qui a définitivement laissé tomber son Godflesh pour se consacrer à son nouveau rejeton qui, pour faire modeste, s'appelle tout simplement Jesu. Au singulier. Car un type capable de nous asséner cette lourdeur monotone, il n'y en a qu'un et c'est le père Broadrick. Aidé par frère Ted Parsons (moine batteur chez Swans, Prong et Killing Joke, que des enfants de chur !) et d'un bassiste, Diarmuid Dalton, Jesu continue sur les fondations Godflesh. Lent, lourd, la rythmique bien en avant avec les nappes de guitares derrière. La patte Broadrick. La nouvelle dimension de Jesu, c'est qu'il plane plus haut. Entre deux coups de basse, des plages atmosphériques et semi-mélodiques qui s'étirent, s'étirent, s'étirent, c'est le désert, on s'y perd. Humeur vaporeuse, renfort d'une voix féminine, même Broadrick s'y colle à ce chant tout en douceur. Avec des ambiances bonnes à plomber même une soirée de gothiques, ce premier album est un sacré Golgotha à grimper. Vous croyez que l'album est fini Perdu, ce n'était que la fin du premier titre. C'est long voir infini, ça avance par variations infimes malgré quelques soubresauts. A l'image de ses adorateurs qui l'héberge, saint Isis et tous les suiveurs qui en découlent, Jesu se baisse à leur hauteur et donne aussi dans le dur et dans le mou. Les sonorités qui tapent derrière la nuque et le calmant qui va avec. Au final, si Jesu est redescendu de sa croix, ce n'est pas pour faire des miracles. SKX (22/02/2005) |