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DEERHOOF La tournure bizarre entreprise avec leur précédente production Green Cosmos ne laissait pas présager d'un tel disque. On les attendait encore plus barré, définitivement parti sur les routes de Katmandou où le baroque le disputait à l'étrangeté. Mais c'est vers un univers pop et rock bercé par les sixties et emprunt de classicisme que le groupe de San Francisco se tourne. On a bien toujours des petits trucs singuliers dans les arrangements, une touche définitivement Deerhoof qui les poursuit mais le caractère est très houla hoop et caresse dans le sens du poil. La voix enfantine de Satomi Matsuzaki se fait régulièrement secondée par ses acolytes masculins. Les mélodies sont généralement abondamment sucrées. Quelques sauts d'humeurs passagers (Scream Team ou Midnight Bicycle Mystery) qu'on aurait souhaiter plus nombreux qui n'enlèvent pas cet arrière goût de trop plein, ce sirop trop riche qui finit par vous couler sur les poignets et qui agace. Même les petites perles calibrées pour faire tilt dans le juke-box finissent par écoeurer. Pourtant, les compositions, sous leur apparente simplicité, bénéficient de nombreuses trouvailles, de riffs malins de John Dietrich à la guitare, de rythmes appuyés par l'habituel grand échalas tout en rire nerveux de Greg Saunier, d'une multitude de petits trucs qui prouvent que Deerhoof a toujours de l'imagination et a tenté d'amener sa barque un peu plus loin que d'habitude. Mais tout ça est trop beau et propre sur soi, un monde merveilleux, rose et bleu, moi aussi je m'aime, 20 morceaux pour presque une heure de musique, ça devient rapidement crispant. Deerhoof, un groupe surprenant à plus d'un titre, qui ne finit pas de dérouter. Mais pour cette fois, je passe mon tour. SKX (08/12/2005) |