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COUNTDOWN
TO PUTSCH La ligne directrice du parti Countdown to Putsch est désormais bien connue. Comme le soin apporté à l'emballage. De la musique certes mais toujours accompagnée d'un volumineux livret. 44 pages cette fois-ci. Le groupe New-Yorkais est très bavard. La ligne musicale quant à elle, garde le cap entre hardcore et free-jazz. Le genre à mécontenter tout le monde. Vous connaissez le refrain. Pas assez hardcore pour les hardcoreux. Pas assez jazz pour les jazzmen. Les puristes des deux camps n'ont plus qu'à retourner à leurs chères études. Uniquement basés sur l'improvisation, ces deux CDs regroupant plus de 140 minutes de musique auraient de quoi rendre sceptique. Si on vous en voudra pas de ne pas écouter ce troisième album d'une seule traite, il n'en garde pourtant une étonnante homogénéité. On a connu leurs précédents brûlots plus éclatés Les militants d'un nouveau monde ont trouvé l'équilibre précaire entre les explosions hardcore (leurs racines viscérales) et leurs joutes libres et jazzy. Les cuivres se mêlent avec dextérité à une batterie débraillée. Le chant volontaire et en colère s'accompagne sans problème d'une douce mélopée, même funèbre, d'un saxophone. Dans improvisation, il n' ya pas eu précipitation. Rester maîtres de ses impulsions. Construire patiemment le fil de sa révolte. Des montées en puissance que ne renierait pas un The Ex épuré de ses guitares cinglantes. Countdown to Putsch a toujours opté pour un son clair, minimum de distorsions, le monde en connaît déjà assez. L'Amérique de Bush en prend plein son grade. Le capitalisme rase les murs. Du prêchi-prêcha qui n'évite pas l'enfoncement des portes ouvertes. Heureusement, la barrière de la langue a du bon. Mais une bonne gueulante de temps à autre, ça ne fait pas de mal. Interventions in Hegemony est un sacré monument à grimper. Des pauses sont obligatoires. Voir des périodes de creux. Mais l'ensemble ne manque ni de sel ni d'ambition. Dans le monde du hardcore (on évitera quand même de parler de jazz ici), on a besoin de groupes comme Countdown to Putsch, de groupes qui n'hésitent pas à proposer autre chose que la ligne officielle. SKX (29/01/2005) |