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Blame
Game Après avoir fait le point sur leur passé et sorti une Anthology avant même un seul album, Blame Game (Atlanta) enclenche la vitesse supérieure, celle qui les emmène vers des sphères où courbes et lignes droites brisées se mélangent en pagaille, où l'amalgame des influences ne forment plus qu'un immense chantier propre à créer de nouvelles perspectives. L'esquisse est encore imparfaite mais Blame Game a su sortir de l'ornière hardcore, se démarquer du troupeau insipide, tous ces groupes screamo-emo plus poussifs qu'un asthmatique en plein déménagement et, tout en sachant d'où ils viennent, évoluer vers une musique qui doit autant à Don Caballero qu'à une formation jazz. Le batteur fait d'ailleurs parti d'un trio free-jazz Lie and Swell et, en plus de taper intelligemment sur ses fûts, souffle dans les bronches d'un saxo. Les structures sont donc tour à tour tumultueuses et limpides avec de réguliers passages en eaux profondes, respiration lente qui n'évite pas quelques chutes de tension coupables mais c'est pour mieux rebondir mon enfant. Batteur échangerait baguettes contre saxophone. Spectre automnal. Il y aurait presque du Dazzling Killmen là-dedans. Cette manière déroutante de tenir l'auditeur par un fil, le perdre en route, le surprendre et le rattraper avant la chute, la démonstration de force en moins. Un premier album subtil au caractère déjà affirmé. SKX (31/08/2005) |