|
|
AMERICAN
HERITAGE De l'eau à couler sous les ponts depuis leur première tournée catastrophique en Europe en 1999. La reconnaissance est venue peu à peu. Les concerts et tournées de winners se sont enchaînés. Troubleman s'est même penché sur leur album précédent. Cette fois-ci, c'est Escape Artist, moitié filiale de Hydrahead. La musique aussi a suivi son cours. Leur dernière venue dans un bar VIP à Nantes avait laissé quelques suspicions. Leur math-rock explosif et instrumental était certes plus proche d'une esthétique metal que post-rock. Ils ont cette fois basculé dans le camp du Mal ! American Heritage, c'est des p'tits durs, ils sont pas là pour faire potiche mais n'oublies pas le second degré pour autant. Grosses oeillades et poilades sur scène. Je fais du metal et ça me fait bien marrer. Entre temps, Andrei Cabanban, le guitariste TGV qui enchaîne les barrés plus vite que son ombre s'est . barré mais son fantôme hante cet album. Sur les dix morceaux, l'asiatique virtuose a joué ses gammes sur six décharges. Adam Norden a troqué sa basse sans frêt pour la guitare (et la voix, on en recause plus tard ) et un second guitariste s'est rajouté sur la liste (il en faut bien 2 pour remplacer Cabanban !), ainsi qu'un nouveau bassiste, Mike Duffy le solide restant derrière les fûts. La musique de AH reste fondamentalement la même. Cette bonne grosse machine qui avance, tourne, inexorable, broie, hache menu-menu, cette volée rythmique de bois vert, mais c'est qu'on m'assassine ! Les guitares sonnent simplement plus metal. Les enchaînements sont généreux en graisse et la lourdeur de l'ensemble gagne de plusieurs degrés, les rapprochant de Keelhaul. Autant dire que tout ça sent le printemps ! Mais le gros point noir, c'est la voix d'Adam Norden. AH a quitté le monde instrumental pour notre grand malheur. Une bonne grosse voix limite death heureusement présente que sur les morceaux avec le dernier line-up mais qui n'augure rien de réjouissant pour le futur. En bonus, quatre reprises cachées en fin de CD qui sentent le punk-rock de leurs amours à plein nez dont une de Black Flag. Un album à deux vitesses entre deux époques. Celle de Cabanban et un metalcore primairement complexe et jouissif. Et puis celle de Norden, lourde, suintante, bassement menaçante, une grosse pièce de viande rouge qui demandera à être cuisiné plus finement si elle veut garder toute sa saveur. SKX (28/04/2005)
|