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Noxagt Noxagt libère la roche qui est en toi. Roule ta bille, la lave déboule de Norvège. C'est froid et austère de l'extérieur. Ca fusionne et ça cartonne une fois dedans. Comme leur pochette, ce paysage était rayonnant avant que cette horde sauvage de Vikings ne piétine les idées reçues. L'idée qu'avec une basse, une guitare et un violon, la puissance n'attend pas le nombre. Lourdeur et plombeur ne se suffisent d'un rien. Sur un socle de batterie rude qui ne fait rien dans la complexité, la basse écroule le donjon et n'a rien de mélodique. Elle assure ce pourquoi elle a été crée. Le rythme, que le rythme, rude, impériale, sobre, bruyant, distordu à fond. Le violon dans tout ça a bien du courage d'oser de frotter à de tels mastodontes. Si il écharpe quelques mélodies, il sait se faire respecter de ses pairs par une utilisation relativement bruyante et expérimentale. Le larsen contrôlé. Noxagt n'est pas là pour faire jolie. Noxagt la joue primaire, noise, branche industrielle et nettoyage en profondeur. Et pourtant, devant ce paysage dépeint à la truelle, une once d'humanité s'ouvre à vous. Même les pires monstres gardent leur sensibilité. Comme une harmonie, un fil conducteur, un horizon dégagé au-delà du chaos, des rythmiques enlevées qui font de ce deuxième album un objet remarquable et bigrement intéressant. Les trois membres de ce groupe ont tous développé des projets annexes, Noxagt étant lui même un projet parmi d'autres, la discographie du bassiste Kjetil D. Brandsdal étant sûrement la plus impressionnante (une bonne vingtaine de disque dont la moitié en solo). Une base solide sur laquelle ce trio atypique, adepte de musiques expérimentales et bruitistes, a donné un visage plus rock à leurs délires avec ce Noxagt. Load records, label de Lightning Bolt (avec qui Noxagt partagent sans doute quelques conceptions musicales) et prêt à se saigner à blanc pour signer tous les blancs becs bruitistes les accueille en son sein. Une pièce de plus à leur dossier qualité. Le groupe de fer. SKX (26/10/2004) |