LIARS
They Were Wrong, So We Drowned - CD
Mute 2004


Liars trompe le monde et pisse là où on les attend pas. Rien que cet irrespect mérite le respect ! Le gang de New-York quitte le monde du rock pour celui beaucoup plus flou où l'humain cède du terrain face à l'electronique et croisent le fer sur fond d'ésotérisme. Une fois la déception des premières écoutes passée, on se remet à écouter cet album d'une oreille vierge, oubliant le nom du groupe, comme si tout repartait de zéro. Réduit au trio, Liars ne garde que la voix charismatique de Angus Andrew en point de repère initiale, tempère hâtivement les ardeurs de la guitare, simple faire-valoir bruitiste juste bon à balancer quelques larsens et multiplie les effets de studio. Réfugié au fin fond des forêts du New-Jersey, Liars a eu sa révélation et nous revient tout hanter avec la légende de La Nuit de la Walpurgis, ancienne croyance où pendant la nuit du 30 avril, tous les démons de la terre se retrouvaient pour faire sabbat ! C'est fort de ce concept que Liars accouche d'un album lugubre où les fantômes s'appellent surtout This Heat et toute une frange de groupes kraut-rock, qui perversifient leur rock de tout un tas d'expérimentations plus ou moins bien senties. L'album hésite entre rythmes syncopés et plages droniques remplies de génies malveillants. Le chaos du premier album engendre une ambiance froide et inquiétante. Quand la peur est vraiment insinuée, que le rythme se fait plus soutenu et le paysage accidenté, Liars réussi sa mue mais les longues ballades en forêt inspirent aussi l'ennui et Liars se perd en route. Groupe en transition. On est loin du choc et de la réussite de leur première œuvre mais pour ce groupe qui a horreur qu'on les enferme dans une boite, cet album se révèle plus intéressant qu'au prime abord et toutes les portes leur sont désormais ouvertes.

SKX (21/08/04)