Hot Snakes
Audit In Progress - LP
Swami 2004

C'est quasi transi d'émoi que chaque nouvelle livraison des Hot Snakes est attendue. On a pas idée de faire des albums aussi parfaits. Automatic midnight. Suicide Invoice. Deux albums laissant une trace indélébile dans chaque esprit, comme frappé d'hallucinations, de rêves de décapotable rouge,
de filles faciles, de highway en plein milieu du désert, ça défile à toute allure, des envies de grand nulle part, le blouson noir qui sommeille en vous et des bourre-pifs distribués à toute volée. Audit In Progress réussit encore le tour de force de pas nous décevoir. La recette est sommairement toujours la même mais quel talent de compositeurs. Rick Froberg et John Reis, une solide amitié qui les assemble depuis Drive Like Jehu et Pitchfork, malgré les nombreuses infidélités du deuxième nommé (Rocket from the Crypt, The Sultans). Un vieux couple unit pour le meilleur, en espérant qu'ils se séparent avant que l'inévitable pire arrive. Ça ne sera pas pour ce coup ci. Un nouveau batteur a débarqué (Mario Rubalcaba) mais le rythme reste toujours aussi soutenu. On peut même avancer que c'est leur album le plus remuant. Au diable les ballades si poignantes des deux précédents albums. Ça fonce droit devant. La quarantaine, connait pas. Le temps n'a pas de prise sur la voix de braise de Froberg. Ensorcelante. Hot Snakes, c'est presque un mystère. Comment un groupe aussi basique peut-il séduire autant ? Le couplet, le refrain, le couplet. Entêtant jusqu'au bout de la nuit. Noir, tendu. The Saints version 2000, des I'm Stranded qui court partout nus comme des vers. La classe, la grande, rock jusqu'au bout des boots. Hypra simple et c'est bondieusement bon, putain de merde. Ivre de Hot Snakes.

SKX (14/11/2004)