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Flying Luttenbachers Il est grand temps de chroniquer ce disque puisqu'un nouveau, The Void, est prévu pour octobre prochain ! C'est que le père Weasel Walter est très prolifique. Il a l'habitude de s'entourer de musiciens différents pour chaque album. Là, il fait tout, tout seul. Très vite. Ce mec va se ruiner la santé. L'impression de cyclone auditif est toujours présent. Quelque soit le disque de The Flying Luttenbachers. Ce n'est qu'après plusieurs écoutes que les différentes couches apparaissent, que les choses se mettent en place. Musique free, qui subit une lecture radicale rock au sens large. Le traitement reste identique sur le fond. Les éléments à l'intérieur évoluent. Il apparaît cette fois-ci que Walter se soit plus penché sur les synthés, le beep-beep cinglé et tous les effets retors qu'il pouvait en tirer en bon pervers qu'il est. Et une tendance à se jeter à corps perdus sur la guitare et nous asséner des passages de soli de guitare qui vrillent la tête, avec toujours par derrière, cette rythmique pulsatoire et hypnotique. Un boulimique qui ne crache sur aucun instrument, même l'électronique, du moment que l'on puisse en tirer les pires extrémités. S'effaçant même, lui le batteur chevronné, devant une boite à rythme à certains moments d'égarement. Weasel Walter compose des pièces à l'immense fracture, déchiquetées et habitées par une folie communicative. Où tout s'entrechoque. Le péplum est pour la fin. Rise of the Iridescent Behemot. Vingt minutes dans les entrailles de la bête où piano hurlant, guitare maladive, rythmes cassés, saxo et effets multiples s'enivrent, se montent la tête, perdent les pédales, course contre la mort qui finit forcément dans le ravin. Un album qui se situe quelque part entre les très difficilement audibles The Truth is a Fucking Lie et Trauma et le précédent et grandissime Infection And Decline. Une créativité domptée à bout de nerf, dans la tourmente mais domptée quand même. Walter est un chef. Le chef de la destruction des masses. Si tout ce monde de la musique improvisée/no wave vous fait peur, l'antidote Flying Luttenbachers est conseillée. Une antidote spéciale certes de la part d'un médecin qui aurait brisé son serment d'Hypocrate depuis longtemps. Mais qui n'a pas son pareil pour faire avaler la pilule et réconcilier sur le bûcher tous les petits mondes éparpillés des musiques extrêmes. Encore un énorme album. SKX (28/09/2004) |