|
DIGGING
OUT THE SWITCH AGAIN
A Tribute To Dazzling Killmen
-
CD
The Subversive Workshop 2002
Il fallait bien s'y attendre un jour. Un groupe si influent sur la scène
noise-rock comme Dazzling Killmen ne pouvait laisser indifférent
et c'est, à ma connaissance, le premier hommage qu'on leur rend.
Derrière cette initiative se cache un fan, Jeff McLeod, lui-même
guitariste au sein de Saragashum et prolifique dans de nombreux projets
solo très expérimental-bruitiste. Une déclaration
d'amour sans prétention (disque CD-R, pochette cheap) mais qui
se veut comme une profonde marque de reconnaissance pour tout le bonheur
apporté. D'ailleurs, sa découverte de Dazzling Killmen est
assez cocasse. Ce sont ces quelques mots à l'intérieur de
la pochette qui nous l'apprenne. Son 1er disque de Dazzling Killmen fut
le comic-single Medicine Me sur Skin Graft en 93. Il passa un mois
à l'écouter en 33 tours - le trouvant brutal, très
étrange et néanmoins intéressant - avant de réaliser
que la bonne vitesse était en 45 et là, ce fut la claque
! Sur ce tribute, pas de groupes connus, excepté Craw. A moins
que des noms comme Fine China Superbone, The Conformists, El Daetro, The
Ed Kemper Trio, The Real Chad pour ne citez qu'eux ne vous évoquent
quelquechose ! Des reprises très fidèles et bien sûr,
très en dessous des originaux. On a beau retrouver les mêmes
notes, les mêmes mélodies, il faut s'appeller Dazzling Killmen
pour dégager une intensité comme eux seuls savaient le faire.
Les reprises les plus réussies s'avèrent en fait les plus
irrévérencieuses et bidouillées (Gezoleen, Panicsville)
et bien sûr celle de Craw (My Lacerations), qui y connaît
un rayon aussi sur comment vous foutre la pression en deux temps trois
mouvements ! Ce n'est pas que Craw apporte vraiment de l'eau au moulin
de ce morceau mais ils ont mis en continu, live en studio, leur tentative
de reprise, se ratant régulièrement sur les enchaînements
à 200 à l'heure, s'y reprenant cinq à six fois, ne
coupant rien, avant de plus ou moins réussir à boucler le
titre. Comme quoi, on a beau être soi-même les rois de la
complexité et du contre rythme, il n'est pas aisé de reprendre
Dazzling Killmen, groupe qu'on a souvent qualifié de jazz-core
(quelle horreur !)tant les structures de leurs morceaux étaient
machiavéliques. Depuis, les membres de Dazzling Killmen sont partis
former Sicbay et Grand Ulena. Mais je ne saurais user de tout mes super
pouvoirs pour vous convertir à la folie Dazzling Killmen. Immortel
!
SKX (06/05/2003)
|
|