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HANGEDUP
Kicker
In Tow - LP
Constellation 2002
La limite d'une barge silencieuse heurtant les recoins d'une nuit. L'étrange
collision entre le violoncelle de Gen Heistek et la batterie de Eric Craven.
Des larmes, des cris, de la chair en mouvement, une angoisse sourde sous
les stridences des cordes. Tout commence comme dans un songe avec Kicker
In Tow, le premier morceau. Hymne hypnotique, frénésie
du rythme montant, s'échappant, du violoncelle qui vous serre la
gorge, perd toutes notions, la transe, une envolée qui vous emmène
très haut et vous laisse chancelant sur le bord de la route six minutes
plus loin. Après ce coup de butoir qui redéfile sans cesse,
le paysage se tend. Le climat s'écorche sur des sonorités
de ferrailles, la tournure des évènements devient expérimentale.
Par rapport au premier album, le son gagne en richesse, le duo d'instruments
de base s'épaissit dans les effets. La batterie regorge d'éléments
sur lesquels taper. Cérémonie hivernale. Jamais le rythme
ne vient prendre le pas sur l'ambiance. Les instruments se mettent au service
d'atmosphères inquiétantes, urbaines, voir l'hypnose des grands
fonds quand l'écho de la batterie joue les sonars. La texture respecte
les silences et les murmures. Et jamais, malgré cet aspect lugubre
et pas évident, vous ne décrocherez. Le violoncelle possède
ce don de vous ensorceler. Ces compositions ont de l'épaisseur. Un
grain qui vous apporte un fatras d'émotions contradictoires qui jamais
ne cède devant le coté expérimentale de la chose. Neuf
instrumentaux de toute beauté, sombres et envoûtants, que tous
fans de The Ex et autres musiques déroutantes ne manqueront pas d'apprécier.
Assurément la meilleure chose qui soit arrivé au label canadien
Constellation record depuis des lustres ! Un écueil sur lequel se
fracasser.
SKX (24/02/2003)
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