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GRAND
ULENA
Gateway
To Dignity - LP
Family Vineyard 2003
La dernière fois que j'avais laissé Grand Ulena derrière
moi, c'était à l'occasion d'un split 45 avec Sicbay. Et
comme entrée en matière, concluant n'était pas le
terme. Mais pour leur premier album, ils n'ont pas raté leur deuxième
sortie en public. Darin Gray est un bassiste chevronné et quand
il veut bien s'en rappeler, tout le monde file droit. Surtout qu'il est
loin de tirer la couverture à lui tout seul. Ses deux acolytes,
Chris Trull (guitare) et Danny Mc Clain (batterie) sont au diapason. Alors
que sur les trois titres du split, c'était un peu tout et n'importe
quoi, le plaisir d'être expérimental pour être expérimental
et casser les pieds au commun des mortels, Grand Ulena a su resserrer
les boulons sur cet album. Certes, la démarche est free mais en
même temps, les mouvements sont coordonnés et l'essence est
rock. Il est frappant d'ailleurs d'écouter ces nombreux passages
où l'ombre de Dazzling Killmen plane dangereusement (mais pas surprenant
vu que Darin Gray en fut le bassiste). Notamment sur les morceaux d'ouverture
et de fermeture, longues pièces décharnées où
cette rythmique tourne sur elle-même mais avance graduellement,
vous broie peu à peu, vous émiette, comme un instrumental
de Dazzling Killmen sans la voix de Nick Sakes et le travail de sape de
la guitare en plus. Une unité de jeu qui tire Gateway To Dignity
vers des méandres de prime abord difficile d'accès. Mais
tout est bien structuré et minuté et une fois les repères
pris, ce tourbillon devient limpide. Un poil (je dis bien un poil) de
Flying Luttenbachers, une dynamique rock sous des allures je fais ce
que je veux avec mon instrument. Grand Ulena a su allier sa soif d'innover,
de présenter des compositions originales, fuir hors de soi tout
en respectant un esprit noise-rock, des structures aux explosions multiples
mais qui gardent un fil conducteur. Bouillonnement et total contrôle.
Grand(e) réussite.
SKX (25/03/2003)
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