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NINETYNINE
Document
#8 - CD
Robodog 2001
Derrière
ce sobre et sombre digipack où la mort et ses têtes rodent
à chaque page du livret intérieur, mon premier réflexe
a été de penser encore un groupe emo-screamo-power-violence
j'en passe et des meilleurs de plus. Encore cette masse informe qui tente
d'expulser son venin en vain. Vingt minutes et sept titres plus tard,
je reconnais mon préjugé. Faut dire que je ne gardais pas
de ce groupe, même si je ne connais pas leur carrière sur
le bout des doigts, une image très aguichante mais plutôt
besogneuse. L'écho de leur précédentes productions
(sept au total) n'avait rien d'attirant. Bref, on tourne la page, on oublie
tout et on s'écoute, vierge de tout soupçon, cet album remarquable.
Si la base reste effectivement cette étiquette bâtarde narrée
plus haut, Pg99 a su sortir la tête du guidon. Magnifié par
la patte de Kurt Ballou (Mr Converge) qui a mis de l'ordre dans leur chaos
sonore, leurs compositions, en ralentissant et en variant les rythmes,
ont gagné en impact et en intensité. Le propos est noir
et cynique, la musique en dessine les reliefs et pleure sa rage. Un groupe
singulier puisque 8 personnes le composent, même si on peut émettre
des doutes vu que sur disque, ça s'entend pas du tout! Excepté
dans le double chant. Des bouts de mélodies qui traînent,
des rythmes qui montent en boucles, des compos pleines d'idées,
tour à tout directes ou sinueuses. Une basse qui sonne le glas,
seule et perdue. Des larsens qui cinglent la campagne. On décèle
même parfois un brin de lyrisme. Prenez le meilleur du genre (Orchid,
In/Humanity, Converge), rajoutez Pg99 à votre panoplie. Un disque
de rock tout simplement. Plein de noirceur et de sang. Manque que le sexe
!
SKX (23/01/2002)
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