DO MAKE SAY THINK
And Yet And Yet - CD
Constellation 2002

Le troisième album de do Make Say Think me laisse perplexe. Autant le précédent avait emballé la mise, tout en recherche sonore, en prise de risque, en dérapages plus ou moins contrôlés, autant ce nouvel arrivage brosse le poil dans le sens d'une caresse bienveillante. Ce collectif, spécialité Constellation records, et plus que proche des incontournables Godspeed You Black Emperor, a choisi cette fois-ci de ne pas brusquer l'auditeur. Ce tout instrumentale génère un plaisir qui dépend de l'humeur du moment. Tout ou rien. Le béatitude solaire au mieux. Le sommeil de plomb au pire. La musique d'ascenseur qui concurrence Tortoise sur son propre terrain dans le genre platitude où rien ne se passe. Ou l'amour des grands espaces. Non, franchement, circonspect je suis et d'une borne négative à positive je passe. De magnifiques mélodies jalonnent pourtant ces sept titres comme sur White Light Of. Des rythmes qui poussent à l'hypnotique éveillent l'attention. Des trompettes qui sonnent l'espoir. L'ensemble ne manque pas d'intérêt. Mais trop de langueurs monotones, de boucles sans fin, de facilité, des moments où on attend désespérément quelquechose, une aspérité à laquelle s'accrocher. Je décroche. Je reviens dans la partie. Des promesses non tenues. Des éclairs qu'on attendait plus. A ce rythme là, du verre à moitié plein ou à moitié vide, on a facile d'aller boire un coup chez le voisin (proverbe polonais). Chacun sa barrique. Chacun sa peine.

SKX (21/06/2002)