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ZENI
GEVA
10000
Light Years - CD
Neurot 2001
Six ans que le soleil ne se levait plus sur le Japon. Le drapeau en berne,
le sang qui ne coule plus dans les veines. Parti avec le dernier typhon,
Zeni Geva revient avec le vent dans le dos. Je revis. J'en crois pas mes
yeux de ce retour miraculeux mais Zeni Geva renaît d'entre les eaux!
KK Null, leader incontesté, n'avait pas disparu de la circulation.
Il sortait aussi régulier qu'une pendule et dans l'anonymat complet
des albums solos à grands coups de nappes bruyantes et mélodiques.
Je m'en foutait mais ça me rassurait de le savoir toujours parmi
nous. Je me disais que tout espoir de ressusciter le monstre Zeni Geva
n'était pas perdu. Et c'est sous la férule de Neurosis et
leur label Neurot que le gros matou ressort ses griffes. Toujours Tabata-le-cinglé
à la guitare. Seul changement notable, le batteur, Masataka Fujikake,
déjà aperçu sur leur dernière tournée.
Et aux manettes, Steve Albini. On ne change pas une équipe qui
gagne. Et là, je dois dire que l'Albinos, si il est pas toujours
en odeur de sainteté, a été inspiré par les
Dieux nippons. Il a sculpté un son en or massif, imposant et majestueux,
massif et aérien. A la hauteur de l'odyssée sonique proposée
par Zeni Geva. Pour tout ceux qui pensent toujours que Zeni Geva n'est
qu'un groupe Death-Metal allégé (bandes de cons), ce 10000
Light Years devrait définitivement éclairer votre pauvre
chandelle de demeurés. On s'approche de plus en plus d'une musique
complexe et bruyante à la Dazzling Killmen ou Craw. Des compos
qui se développent souvent suivant des articulations proches :
des débuts fracassants, une accalmie soudaine, des mélodies
sinueuses et souterraines, un brin de mystère et de lyrisme, des
bruitages et des guitres-synthés avant de repartir à l'assaut
du roc et de finir les morceaux sur des structures alambiquées
mais qui retombent sur ses pieds. Même la douce voix de KK Null
n'est plus ce tonnerre qui descend de la montagne, juste un souffle fort
qui fera taire les mauvaises langues. On notera juste à regret
que trois des huit titres figuraient sur des précédentes
productions (Implosion sur un 45 sorti par un label australien
Black Hole, Auto-fuck en version live sur l'album Trans Europe
Experience et une version 2 du grandiose instrumentale Interzona
de l'album Freedom Bondage). C'est qu'au bout de six ans, on devient
exigeant et je m'attendais qu'à des purs inédits de derrière
les fagots. Mais ces versions sont largement retravaillées et se
fondent à merveille dans le moule de ces nouvelles compositions
encore plus ambitieuses au paysage sonore riche et intense. Un bloc aux
multiples facettes et plein de cachettes sombres et envoûtantes,
de finesses sous l'aspect effrayant. Un raz de marée qui valait
bien six longues années d'attente!
SKX (20/07/2001)
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