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UNWOUND
Leaves
Turn Inside You - CD
Kill rock stars 2001
Ça va mieux en le disant paraît-il. N'empêche. Unwound,
trio originaire de Olympia, fief de Kill Rock Stars et de K records, un
amour de 10 ans. Un groupe qu'on chéri à l'abri des regards.
Une musique toute simple, sans artifices, le trio guitare-basse-batterie
trop abusivement comparé à Sonic Youth. Des artisans au
songwriting sûr, l'art de pondre des mélodies qui touchent
à chaque coup. Sept albums (si on compte la compilation de 45)
dont un carré magique : The Future of What, New Plastic
Ideas, Repetition et Challenge for a Civilized Society.
Le succès (d'estime avant tout) grandissant au fil des ans. Un
groupe qui s'est fait tout seul, à la force du poignet, bonifié
avec l'âge. Le respect de ses pairs. Une référence
tranquille dans le monde indé. Et là, Unwound décide
de passer la vitesse supérieure, frapper un grand coup. D'abord
silence radio pendant 3 ans. Trois longues années pour débouler
avec un double album. Unwound voit grand, taille patron. Double vinyl.
Quatorze titres, plus de 74 minutes. Double CD avec deux vidéos
en bonus. Tous les titres naviguent autour des cinq minutes avec des pointes
à neuf et dix! On peut pas dire qu'Unwound ait chômé
et on en bave d'avance. Et puis boum, la déception. La plantade.
L'accident qu'on croit que ça arrive qu'aux autres. Unwound s'est
vu ambitieux et s'est endormi sur son labeur. Perdu en cours de route.
Unwound n'a jamais passé pour de gros bourrins mais là,
on frôle la léthargie. Les voix se perdent dans les airs,
évanescentes. Le retour des shoegazers! On croirait presque entendre
les Booradleys (We Invent You, One Like Less). Ambition
des arrangements avec overdubs de synthés (un 4ème membre
les accompagnera en concert pour appuyer sur les bonnes touches) qui imitent
les violons (Terminus). Même leur talent mélodique,
la force du groupe, se dilue dans la mollesse des compos (à de
rares exceptions près comme December). On se demande ce
qui se passe. On retourne la pochette dans tous les sens. Non, c'est bien
Unwound. Un Unwound qui a chaussé des chaussures trop grandes pour
lui. On frôle carrément le mauvais goût sur certains
morceaux (October All Over, Radio Gra). Leurs ballades tombent
à plat, tension zéro tout au long de l'album. Et 74 minutes,
c'est long! Unwound a voulu franchir un palier, c'est tout à leur
honneur, mais ils viennent de rater la marche. Ca fait mal de le dire
mais Unwound est passé à coté de son sujet et cet
album est d'un intérêt médiocre. Les histoires d'amour
finissent toujours mal....
SKX (16/05/2001)
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