QUETZAL
Dead End Tracks - CD
Conspiracy 01

Ce qui n'est pas conscience immédiate est forcément liquide. Au lointain, la matière arrive, les contours prennent le temps pour se dessiner. Le flou trouve sa consistance. De la perspicacité, de l'attention, voilà ce que demande ce dernier album des Belges de Quetzal. Un objet fragile qui demande de la patience pour éclore. Des mélodies qui tiennent en équilibre, qui se dévoilent loin des flashs aveuglants et qui tiendront la distance. Des guitares aux sons claires, on sature rarement chez Quetzal. Ils ne s'abritent derrière aucun courant musical particulier, ne se servent d'aucune mode du moment. Pour autant, Quetzal ne révolutionne rien mais cultive son jardin secret. Si l'affiliation générique reste une certaine idée de l'emo-core, Quetzal garde sa propre sensibilité. Ose les violons, travaille les compostions en profondeur. L'ensemble est énergique, la dynamique joue les montagnes russes, les lentes montées où la mélodie ressort vers des sommets où l'explosion ne peut être que plus belle. Le faux pas est toujours proche. Quetzal a la mécanique qu'un rien ne viendrait dérégler. Notamment la voix, parfois trop criarde, aiguë et qui sied mal à certaines mélodies. Mais à l'image du digipack élégant, on sent beaucoup de réflexion derrière ces neuf titres, de la finesse et du travail pour mieux déjouer les pièges d'une musique qui n'a l'air de rien comme ça mais qui n'a pas fini de germer en vous pour peu que vous fassiez l'effort. De révéler ses secrets qui sans être renversants vous transportent toujours un peu plus haut. Le genre d'album qu'on chérit tout seul chez soi, à l'abri des oreilles trop pressées d'en découdre....

SKX (06/11/2001)