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DE
KIFT
Koper
- CD
V2 records 2001
Toute chronique de De Kift qui se respecte commence par l'emballage. Un
des rares groupes où tout le monde se demande d'abord à
quoi ressemble la pochette avant de se demander comment est la musique.
Pour ce cinquième album, la couleur dominante est au cuivré
(koper en français signifie cuivre), avec rabat et
intérieur velours. Manque plus que la climatisation et le volant
en moumoute. Et dedans, toute une série de photos cartonnées
et pliées en accordéon pour fêter leur 12ème
anniversaire. Et douze ans de vie commune, c'est forcément les
noces de cuivre. Logique. Et à défaut d'être aussi
spectaculaire que les emballages précédents, la vraie originalité
vient du livre qui accompagne ce CD. Un livre uniquement trouvable lors
de leurs concerts (ou alors prenez votre plus belle plume, même
virtuelle, et écrivez leur) dans lequel vous pourrez coller les
photos du cd. Vous restera plus qu'à vous caler dans un fauteuil
pour feuilleter l'album de famille, la boite à cigare Krankenhaus
à portée de main, un il sur le livre Gaaphonger
posé sur la cheminée au dessus de laquelle trône le
cadre Vlaskoorts
!
Avec le clan De Kift, le rapport est intimiste. Difficile d'expliquer
l'effet de leur musique si personnelle et à nul autre pareil. Cette
charge émotionnelle qui fédère autour d'eux autant
de personnes aux horizons musicaux très différents. Koper
nous prend encore une fois au piège. Dix-sept titres qui nous laissent
songeur. La face chanson accentuée. L'ensemble est calme.
Mais inutile de crier pour se faire remarquer. De Kift sait vous capter
par des mélodies subtiles, un air de cuivre - l'instrument - céleste,
une ligne rythmique nonchalante que vous suivez les yeux fermés.
Ces airs de fin de fête tristounette et mélancolique, ces
relents de vie, ces choeurs alambiqués plus travaillés que
jamais et qui vous poussent à la chansonnette sous la douche. Des
guitares acoustiques maigrelettes, épaulées d'une contrebasse
rondelette. Recueillement. Prise de pouvoir. Des morceaux incontournables,
tubes intimistes en puissance. Et quelques bizarreries échappées
du bestiaire, portées par l'accent hollandais rugueux. Le Batave
a la peau dure et brille, à l'instar de leurs potes The Ex, sur
la durée. Ça illumine de l'intérieur. Douze ans et
toutes leurs dents.
SKX (05/12/2001)
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