BIG'N/OXES
s/t split CD
Box Factory records 1999

On n'y croyait plus. A vrai dire on ne se posait même plus la question. Big'n, après trois ans de silence, ressort trois titres. Fonds de tiroirs dépoussiérés ou réelles nouvelles compos, le mystère reste entier. Et qu'importe d'ailleurs. Ne boudons pas notre plaisir, Big'n est plutôt du genre économe. Et conservateur sur les deux premiers morceaux. Noise = Chicago, vous sentez d'où vient le vent. Rythmique ultra-carée, sobre et puissante, la pièce maîtresse dans laquelle se moule la guitare, toujours discrète. Et cette voix, véritable marque de fabrique du groupe, du fond de la gorge, rageuse, cassée, intense. Et après, Big'n part au champ. Imaginez donc. Un morceau de huit minutes. Avec de l'harmonica en plus au beau milieu dans le break. Ça de quoi effrayer et pourtant c'est le plus réussi. Post-rock, noise répétitif, Big'n sort le grand jeu et nous fait la totale. Épatant.
Et quand je vous dis que le meilleur reste à venir, vous n'allez pas me croire. Car la véritable bombe, c'est ce jeune groupe de Baltimore, Oxes. Des petits bleus volant à des hauteurs pas permises. Ça cadre entre Colossamite et Don Caballero, avec un brin de Big'n dans la voix sur Undefeated. Ces 3 titres sont royaux, tapis rouge facile. C'est unique et renversant. Pourvu qu'ils soient plus prolifiques que Big'n. Ça finit par un sample de conversation téléphonique. Comme sur le dernier album de Big'n. La boucle est bouclée. Et cette chronique est terminée.

SKX (26/11/1999)