Deity Guns

Interview parue dans Sonik n°5 (février 1994) avec l'aide de Jérôme pour les questions et aux réponses, Eric Aldéa (guitare/chant), Stéphane Lombard (basse/chant), KJ (basse/chant et américaine qui avait intégré les Deity Guns sur la fin) et l'autre Stéphane (guitare) :

Fontenay le Comte, rock festival, automne 1993.

Vendredi, j'étais à votre concert parisien et à la fin, j'ai été très surpris quand tu as annoncé que vous alliez splitter bientôt…
Stéphane : Ouais, là, c'est notre avant dernier concert. Le dernier sera à Lyon le 3 décembre avec les Thugs. On arrête définitivement.

Pourquoi ?
S. : Parce que nous deux (KJ et moi), on va vivre à Londres. Eux, ils sont à Lyon et puis ça fait 5 ans qu'on joue ensemble et il commence à avoir un peu de divergences au niveau de la façon dont on voit les choses, même extra musicalement.
Eric : En ce qui concerne la vie du groupe en fait.
S. : Il commençait à avoir des divergences assez importantes, donc on préfère arrêter. Parce que c'était un groupe très soudé et tout le monde était motivé de la même façon. A partir du moment où ça, ça change un peu, on préfère arrêter.

Vous comptez continuer individuellement ? Vous avez d'autres projets ?
E. : Les deux guitaristes et le batteur qui habitent Lyon ont un groupe maintenant qui s'appelle Bästard, avec un mec au violon et un mec au sample. On va commencer à jouer dès le mois de décembre un peu partout.
KJ : Nous on va monter un truc qui s'appelle Destructive Interference Network à Londres.
S. : C'est un groupe que KJ avait commencé à New-York avec deux bassistes, un batteur et quelqu'un qui fera des choses un peu électronique, avec des sons préenregistrés ou des bandes ou des samplers. Et un batteur sur des toms essentiellement, ce sera assez tribal.

Vous semblez être plus intéressés désormais, dans vos deux groupes, par l'aspect industriel de la musique :
S. : Oui et non. Nous ce qu'on veut faire de notre coté, ça va quand même rester un groupe de rock. Ca dépend de ce que tu entends par industriel…

J'ai vu votre concert à St Malo… (c'était l'été 93 si mes souvenirs, 17 ans plus tard, sont exacts !)
E. : Ca justement, c'était Bästard ! Steph' et KJ n'étaient pas là et on avait le concert prévu depuis longtemps. On était sous la formation Bästard. Il n'y avait pas encore le violoniste mais ça donne une idée de ce que va être Bästard. En fait, on avait répété trois jours pour ce concert, on n'avait jamais joué ensemble avant, enfin à part dans Deity Guns, donc ce sont des morceaux qui sont venus assez rapidement. On a joué à peine trois quarts d'heure et depuis, on a eu le temps de faire de nouveaux morceaux, une maquette, etc….

Vous avez participé à la compilation de Roadrunners Serial Killers vol. 1….
E. : Une merde infâme !

On voudrait votre avis sur la scène française, les groupes tel que Cut The Navel String…
E. : Moi je n'en parle pas, je n'écoute pas ça.

Tu n'aimes pas simplement ou...
E. : (il coupe) Ouais !

Tu dis que cette compilation est une merde donc…
E. : C'est un petit peu trop mais il n'y a aucun morceau qui ressort. C'est vachement fade et je ne trouve pas que c'est une réussite. Par rapport à des compilations de groupes qui sont censées être de la même veine, comme celle de Blast First il y a quelques années, il y a vraiment une énorme différence.
S. : Le problème, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'identité au niveau des groupes. Chaque groupe est un peu comme une copie d'un groupe américain ou anglais. C'est ça qui est un peu dommage. A mon avis, la seule identité des groupes en France, ce sont ceux qui chantent en français. Même nous, on était beaucoup plus proche de ce que peuvent faire les américains que des gens qui sont européens ou français. A mon avis, c'est le problème de cette compilation. Ceci dit, elle marche pas mal. J'ai rencontré des gens en Allemagne et en Angleterre, ils ont été assez surpris de la qualité des morceaux qui sont hyper bien faits. Le problème, c'est que c'est de la bonne copie, pas de l'original. Il n'y a pas un état d'esprit, pas vraiment un mouvement.

Et comment ça se fait justement ?
S. : Parce que la France n'a pas de passé à ce niveau là et que, culturellement, les Français n'ont pas ce que peuvent avoir à dire les Américains ou les Anglais.

Il y a peut-être un manque d'audace ?
S. : Le problème, c'est que quand t'es musicien, tu fais quand même parti d'une culture. C'est quand même une réflexion d'un état d'esprit jeune et tout.
E. : Mais il ya de bons groupes en France pourtant. Je trouve que les Hems ou Sister Iodine sont des groupes qui font des trucs intéressants. C'est pas vraiment une entité par rapport à un ensemble.
S. : C'est qu'ils font des trucs qui ont été faits à NY il y a 10 ans.

Et vous, comment vous situez-vous par rapport à vos premières influences comme Sonic Youth ?
S. : Moi, ce qui m'a toujours un peu dérangé par rapport aux Deity Guns, c'est que justement, la seule possibilité en France, c'était, par rapport à ce qui nous intéressait musicalement, de s'identifier à une culture, une histoire qui n'était pas la notre. C'est la raison pour laquelle je n'habite plus en France et que je vais faire de la musique avec des gens qui ont eu ce passé culturel, et moi je vais essayer de me mettre dans cet état d'esprit là, pour essayer d'avoir quelquechose à dire qui correspond à un état d'esprit de maintenant et pas de copier des groupes d'il y a dix ou quinze ans. Ca ne m'intéresse pas du tout.

Et qu'est ce que tu écoutes en ce moment ?
S. : De tout. Essentiellement des musiques traditionnelles, beaucoup de musiques avec des percussions. Surtout des trucs qui viennent d'Afrique ou d'Asie. Deity Guns ne complète pas tellement ce genre. La musique qu'on fait avec DG est un petit peu différente des projets qu'on a dans l'avenir en dehors des DG.

Tu dis qu'il y a un manque de légitimité ou d'histoire en France. Le dernier album des Deity Guns peut être une référence pour pas mal de groupes maintenant ?
E. : Ouais, je trouve aussi. Mais c'est quelquechose qui ne pourrait pas être refait par nous. Ca ne nous intéresse pas de le refaire donc, si tu veux, on est un peu dans une impasse. C'est vrai que le disque est bien, que même par rapport à pas mal de disques français, il change.
S. : L'échappatoire qu'on avait trouvé avec DG, c'était de se dire : OK, on ne fait pas partie d'une scène de toute façon, donc on va exploiter ce coté là et on va essayer d'être complètement individualistes. Trans-lines appointment, c'est l'album des gens qui sont à un endroit qui n'a rien à voir avec ce qui a pu les influencer, donc c'est un album qui est influencé par des expériences personnelles retranscrites en musique, des retranscriptions d'ambiances, des choses comme ça. Et on a essayé de faire un album qui n'ait aucune relation avec une scène précise.
E. : Je pense d'ailleurs qu'à l'écoute de ce disque, on arrive pas trop à discerner les influences.

Non, justement, ce sont les Deity Guns, ça na pas à être français ou pas…
S. : Voilà, c'est l'intérêt du groupe.
E. : Si tu veux, il y a deux possibilités. Soit tu t'impliques à un niveau politique et tu essayes de représenter musicalement tout ce qui te fait vivre dans le monde. Soit tu poses un œil plus ou moins de " poète " et tu donnes un aperçu de certaines choses qui n'ont pas vraiment de rapport social ou politique. Je trouve que Trans-lines appointment, c'est beaucoup plus ça.
S. : Le titre, ça veut dire rendez-vous à travers les lignes, c'est-à-dire les lignes imaginaires qu'il peut y avoir dans le monde. L'état d'esprit ou ce que tu vas vivre au niveau ambiance en France, aux USA ou en Angleterre, la façon dont tu le perçois, sera toujours la même parce que ce sera ta perception à toi. C'est ce qu'on a essayé de retranscrire. C'est pour ça que c'est un album vachement varié. Il y a des morceaux très très rocks, des morceaux très ambiants, très planants et des morceaux, genre plus chanson. C'est une succession de tableaux un peu différents et de rêves en fait.

Pour en revenir au fait que tu veuilles aller t'établir plutôt à l'étranger parce que la France n'a pas ce passé rock qu'ont les USA par exemple, tu ne trouves pas que ce qui est motivant justement, c'est de créer ces bases ici ?
S. : Ouais, à part que le problème, c'est que c'est difficile de créer les bases. Premièrement, on chante en anglais, donc pour moi, c'est absolument indispensable de parler en anglais tous les jours, de penser en anglais, de lire en anglais. C'est comme si tu demandais à un écrivain français pourquoi il n'écrit pas en anglais. Il y en a beaucoup qui te diraient tout simplement " Ben non " ! Il y a encore énormément de gens qui nous demandent dans les interviews pourquoi on ne chante pas en français et c'est tout à fait compréhensible. Il ne faut pas tout mélanger non plus. La France est un pays qui, par exemple au niveau littérature, est ultra intéressant. En restant en France, tu peux rencontrer des gens qui font de la bonne littérature et qui peuvent t'influencer. Moi en France, je n'ai jamais rencontré de musiciens qui auraient pu m'influencer, avec lesquels j'aurai eu des points communs ou avec lesquels j'aurais vraiment eu envie de collaborer.
E. : C'est surtout à ce niveau là que les opinions divergent dans le groupe. Nous on est plutôt à penser qu'en fait, en France, on peut faire la même musique qu'ailleurs et recevoir des influences aussi diverses, de la même manière.

Comment avez-vous ressenti, pendant vos cinq années de carrière, la relation avec le public français ?
E. : En général, on a toujours été bien accueilli.
S. : Au début pas tellement, ça été mitigé.

Et tout les mecs qui gueulent " du speed, du speed " devant, comme au festival de Saffré ?
E. : Ouais, mais ça on aime bien quand ils disent " du speed " et qu'on fait un morceau lent.

J'entendais des mecs qui disaient " on ne comprend rien, on veut les Kinks " ??!!
E. : Ben c'est cool, qu'ils aillent voir les Kinks.
S. : Je crois que le public qu'on a eu, soit il était hyper fan et vraiment intéressé et ça fait plaisir soit…
E. : On a beaucoup de gens qui nous suivent depuis longtemps.
S. : On n'a jamais eu de public de gens complètement bourrés qui disaient super, ça me fait penser aux Clash ! Et ça c'est cool. C'était un public de gens assez fidèles.
E. : C'est pour ça qu'en plus, le fait d'arrêter là, quelque part, c'est bien. Parce qu'il y a des groupes comme ça qui ont peu joué et pas très longtemps mais qui ont laissé une certaine trace, comme Bauhaus ou Birthday Party. Ce sont des groupes éphémères, ils ont duré trois ou quatre ans et puis point final. Nous, on a pas eu la chance de faire des albums sur trois ou quatre ans mais sur deux ans.
S. : Sur deux ans, si jamais on a pu influencer des gens sur la démarche, c'est à dire d'aller chercher à droite et à gauche toutes les possibilités qu'on pouvait trouver pour sortir des disques, pour se faire éditer d'une manière ou d'une autre, pour aller rencontrer des gens pour nous produire et tout ça, et d'une manière musicale, c'est vrai que c'est hyper bien.

Je posais cette question car sur scène, j'ai souvent l'impression que vous êtes assez distants par rapport au public, comme si il y avait un sentiment de protection ?
S. : C'est difficile de juger la réaction des gens car la plupart du temps, les gens ne bougent pas tellement.
E. : Je pense que ça vient de notre musique aussi. On a beau être des gens tout à fait normaux, on fait quand même une musique assez tendue qui reflète des ambiances assez profondes et on a besoin de se mettre là-dedans. Sans vraiment rentrer en transe, on a besoin d'être dans un certain état.
S. : Ouais, pas vraiment comme Jesus Lizard quoi !!

Vous avez tourné aux USA ?
S. : On a fait un concert au CBGB.

Vous n'avez pas tourné avec Cop Shoot Cop ?
E. : Non, on a fait que l'Europe avec eux.

Et quelle a été la réaction ?
S. : Avec le public ? Ca a super bien marché quand on a joué.
E. : L'album n'est pas encore distribué là-bas, ils n'ont pas fait de deal de distribution sur les States encore.
S. : Peut-être au mois de janvier mais ce n'est pas encore sûr étant donné qu'on arrête. Le concert au CBGB s'est super bien passé (approbation de tout le groupe). On était avec deux, trois groupes de NY relativement connus, donc qui avaient attiré du monde.

Vous avez enregistré votre album à New-York. Quel est votre point de vue sur cette ville et sur les USA ?
E. : En tant que français ou qu'américain ? Parce que je pense que ça ne doit pas être la même chose.
KJ : Pour l'instant, je ne dis rien, vas-y.
E. : NY, la première fois qu'on en est revenu, c'était clair qu'on voulait tous aller vivre là-bas, au moins un moment. Cette espèce d'effervescence avec tous ces groupes qu'on écoute, que tu peux aller voir pour 3$ un peu partout tous les soirs, ça nous a vraiment mis une claque.
S. : Ensuite, moi j'y suis allé pour passer tout l'hiver et je suis revenu bien content de ne pas y habiter. C'est difficile comme ville.
KJ : Très, très difficile. Il y a plus de 100000 sans abris à NY. Ce n'est pas une ville où l'on trouve beaucoup de confort.
S. : Il n'y a aucune conscience d'entraide, de communauté ou quoi que ce soit. On a un peu l'impression qu'il y a une scène à NY, que tout le monde se connaît mais c'est vraiment chacun pour soi. Si t'es dans la merde, il n'y a qu'une personne sur laquelle tu peux compter, c'est toi-même !
E. : Rien que le fait de trouver un local de répète, c'est…
S. : Ouais, en plus il y a un tas de trucs matériels qui sont très difficiles. C'est hallucinant comme ville. C'est hyper violent. Il faut soit vraiment apprécier ça, soit ne pas s'attendre à passer une vie tranquille.
KJ : C'est l'image en fait, le centre d'une image. Si tu as un groupe à NY, tout le monde te connaît, sauf à NY où c'est vachement différent.
S. : KJ a découvert la scène de NY pratiquement plus vu d'Europe qu'en étant là-bas. Quand t'es là-bas, t'as l'impression qu'il n'y a rien. Il y a un endroit pour jouer, c'est le CBGB, une ou deux salles pour faire des concerts expérimentaux et point final.
KJ : C'est excellent si tu joues du jazz, du funk ou du rap mais c'est pas tellement le centre du rock.

Et le reste des USA, vous connaissez un peu ? Quel est le coin le plus intéressant musicalement ?
KJ : San Francisco je pense. Seattle est très connu mais en fait, tous les groupes sonnent pareils.
E. : Chicago, ça doit être bien non ?
KJ : Chicago, non, pas pour moi. Il y a plusieurs groupes qui viennent de Chicago qui sont excellents mais la qualité de vie… C'est très violent, très froid. San Francisco est plus chaud, il y a un esprit de communauté qui n'existe pas dans les autres états.

Pour en revenir à l'enregistrement de l'album, vous aviez dit au zine Hyacinth en 1991 que ce qui vous intéresserait dans l'enregistrement avec un producteur, ce serait qu'il vous étonne dans sa production. Or le son est très fidèle à ce que vous faites en concert ?
E. : Ouais, c'est parce qu'on est arrivé avec des morceaux ultra finis qui avaient une identité déjà très forte. Lee a exploité cela.
Steph' (Roger, l'autre guitariste) : Toute la production artistique, on l'a faite à la base dans la composition, ce qui fait qu'un producteur, ce qui lui reste, c'est à gérer le tout. Il a mixé, c'est tout.
S. : Là où on croyait tomber sur quelqu'un d'incroyable et de très très bizarre, expérimental dans sa façon de voir les choses, on a rencontré quelqu'un de tout à fait normal, qui a mixé un album de façon tout à fait normal aussi. On avait nos morceaux, on avait notre son donc on a fait cet album là. Il l'a fait même relativement soft. Je pensais qu'il ferait quelquechose de plus difficile. C'est venu du fait que quand tu es à Lyon, tu imagines la personnalité de quelqu'un avant de l'avoir rencontré.
Steph' : Bon, il a quand même influé. Moi déjà, toutes mes guitares, il me les a faites refaire deux fois. Une fois avec le son que j'ai normalement, une fois où lui amenait les amplis et me réglait un son. Après, au final, il a fait un mixage des deux.

Le mixage est bien. Dans le deuxième morceau (TV Black Screen), quand ça part avec la voix du chanteur de Sister Iodine, on peut discerner tous les éléments qui font l'ensemble…
S. : Oui, tout a fait !
E. : Il faut dire aussi que la production, si production il y a, je la trouve très réussie parce que chaque morceau a la gueule qu'on lui voulait, plus ou moins. On n'a pas été surpris mais on n'a pas été surpris non plus dans le mauvais sens.
S. : De toute façon, c'est un album qu'on aurait pu enregistrer de 5 milliards de façons différentes. Nous, la raison pour laquelle on a pris un producteur, c'est justement qu'on avait pas d'idées hyper précise du son qu'on voulait. On s'est dit qu'il fera ce qu'il veut. Si il veut que ça sonne comme si c'était enregistré à travers une radio, bien ok, on sort ça. Si c'est de la grosse production avec de la batterie à fond, éventuellement (rires) ! Il a fait à chaque fois 4 ou 5 mixages différents puis on a choisi avec lui.
E. : Il y a deux ou trois mixages qu'on n'a pas aimés. Le mix de TV Black Screen et un autre, Tinnitus, on a galéré. Pour qu'ils nous plaisent, on a du les refaire avec KJ dans un autre studio.
KJ : Oui, avec Tim Norton.
S. : Tinnitus en fait, c'est la version de départ.

Il ne reste pas un 45 à sortir ?
S. : On n'a pas beaucoup d'inédits. La discographie, c'est simple. C'est Electricity, le live en Italie. Il y a Stroboscopy, le EP Loom, Trans-lines appointment, deux 45 tours et un titre sur une compilation.

Il y a aussi 12XU, la reprise de Wire sur une compile K7 du zine Kill Your Idols…
S. : Oui mais je ne l'ai jamais entendue.
E. : Moi non plus. Ils voulaient que je leur envoie un morceau, je ne savais pas quoi. Ca sonne bien ?

Ouais, ouais…
E. : Il y en a un autre aussi, un morceau très très ambiant qui est sorti il y a un an et demi à peu près sur une compile CD qui s'appelait Appointment in Sète. C'était un morceau fait avec trois guitares, deux flûtes et sans batterie.
Steph' : On a une autre version de Doors of India enregistrée à NY avec Elliot Sharp qui est un peu différente.
E. : un peu différente ? (rires). On l'a enregistré dans ma chambre. Il y a un piano, une grosse caisse, un porte voix et Steph' qui joue avec deux guitares en même temps avec un énorme bottleneck d'un mètre vingt. Si il ya des gens qui veulent sortir des compilations, on a encore des morceaux à filer.

Pour en revenir à vos différents projets, vous avez des disques qui vont sortir bientôt ?
E. : Ben, il y a tout à reprendre à zéro. Je crois qu'il faut être patient.
S. : Nous, on se donne un an à peu près.

C'est pas trop démoralisant de tout reprendre à zéro ? (un ange passe 17 ans plus tard. Si ça c'est pas de la voyance !!)
E. : C'est démoralisant mais en même temps, je trouve ça sain quelque part.
S. : On ne repart pas totalement à zéro quand même. Eux, ils ont déjà des morceaux et tout ça.
E. : Ouais, là par exemple, on a trouvé des concerts assez facilement. J'ai téléphoné. Bonjour on est les Deity Guns, on a arrêté, on a un nouveau groupe, bla bla bla. Bon ça va quand même aller un peu plus facilement mais c'est pas sûr. On a tout à faire.
S. : Nous, on a presque tout. Il nous manque les musiciens. On a les tourneurs, à priori on a le label (peut-être Big Cat), on a l'avocate, on a le nom…

Pour les musiciens, ça va se passer comment ?
S. : Il y a un truc marrant. La dernière fois, on a répondu à une petite annonce à Londres d'un mec à la batterie. Il était influencé par les Swans, Jesus Lizard, etc… Donc on lui téléphone, il vient à la maison et on discute pendant une demi-heure et puis à la fin, comme il avait un petit accent, je pensais qu'il était allemand. Je lui demande d'où il vient. Il était de St Etienne (poilade générale) et il croyait que j'étais américain. Ca va être chiant, on va être obligé de voir plein de gens et si ça ne marche pas, tu vois…
KJ : De toute façon, il y a beaucoup de musiciens qui habitent à Londres, ça devrait aller.

(Un paquet d'années plus tard, on attend toujours des nouvelles de Destructive Interference Network qui n'ont toujours pas sorti le moindre disque….)

SKX (14/02/2010)