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DAZZLING
KILLMEN Tu as commencé à jouer dans un groupe à 26 ans, ce qui est assez tard non ? Nick Sakes
: Je voulais juste monter un groupe. J'ai pensé que si je voulais
le faire, Tu ne savais pas du tout jouer auparavant ? Non, c'était la 1ère fois. C'était il y a 3 ans. C'est assez étrange, je dois l'admettre. On parlait justement entre nous aujourd'hui de toutes les personnes qui ont fait parti d'au moins dix groupes et qui me demandent à chaque fois " Oh yeah ! Et avec qui tu jouais avant ?". Et je réponds "c'est mon 1er groupe !!" C'est assez amusant. Que faisais-tu à l'époque à St Louis ? Il n'y avait rien à faire. C'était très frustrant d'habiter cette ville. Je me suis dit que si il existait un bon groupe ici, cela rendrait ce lieu plus vivable. Ce serait comme un carburant. Il existait quelques bons groupes à l'époque quand même. Uncle Tupelo et Ultramen pendant un moment. J'achetais Maximum rock'n'roll tous les mois et je me disais en regardant tous ces groupes : "oh my god ! Cela ne doit pas être aussi dur que ça de jouer dans un groupe. Tout ça n'est pas si mystérieux !". Vous avez sorti votre 1er single par vous même ? Je l'ai payé. Il a obtenu quelques bonnes critiques. Ce qui était intéréssant, c'est que je n'avais jamais participé à aucun groupe avant et je n'avais jamais chanté. Quand nous avons été enregistré ces chansons, je n'avais aucune idée de la façon dont j'allais chanter. J'avais juste les paroles. C'était vraiment une expérience nouvelle et assez drôle pour moi. De plus, le single est sorti alors que nous n'avions jamais fait de concerts. J'aimais beaucoup cette idée. Si un type à Charleston dans l'Illinois avait le 7'', il ne savait pas si nous avions fait des concerts avant. Nous pouvions lui répondre que ça faisait des années que nous tournions et que, enfin, nous avions réussi à sortir ce disque et c'est à peu près comme ça que ça a marché. Comment avez vous été accueilli dans votre propre ville ? Assez bien. Cela a étonné beaucoup de monde. Même nos amis. Peu de personnes croyaient que c'était nos premiers concerts. Je pense que c'était assez apprécié car habituellement, St Louis est soit poppy soit funk ! J'ai cru entendre dire que tu avais monté un label ? Ouais,
j'avais quelques aspirations pour ça. Je voulais sortir l'album
d'un groupe horrible, 3D Monster. Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai
fini par sortir une centaine de leurs albums qui étaient stockés
chez les parents de Darin. Un fan fou de 3D Monster n'arrêtait
pas de me harceler : "hey, je veux tous leurs disques, combien
tu me les vends ? Veux tu faire un échange ? J'ai de la musique
électronique vraiment cool !" Je lui ai donc échangé
une centaine de disques contre un equalizer graphique (rires). Il ne
réalisait pas As-tu sorti autre chose ? Non, ce fut tout. J'ai du en vendre deux. Je vais sans doute les jeter. Je ne sais pas quoi faire avec. Ce groupe a splitté juste après la sortie du disque. La sortie de votre second single ne s'est pas fait sans problème non plus... Au départ,
nous avions juste enregistré quelques chansons pour une démo
à moins que quelqu'un ne soit intéressé. Est ce toi, Mark, qui a réalisé la pochette du 7'' Ghost Limb ? Mark : non, c'est un grand ami du groupe, Miles. Mais il est mort l'année suivante. C'était assez étrange. Comment l'album est-il sorti sur un label français ? Nick : Oh ! C'est une histoire horrible ! Après notre 1er single, nous avons reçu une lettre d'un type qui s'occupait d'un label en France, Intellectual Convulsion, disant qu'il avait lu une chronique de notre 7'' dans Maximum rock'n'roll et qu'il voulait 5 copies du 7''. C'était vraiment cool. Puis, un mois après, il nous a dit qu'il aimerait faire un album avec nous. C'était il y a plus de trois ans. Nous étions vraiment heureux. Six mois après, nous avons reçus le contrat. J'ai donc commencé des démarches pour l'enregistrement, contacté Albini, etc... Pendant tout ce temps, je n'ai plus entendu parlé de ce type, Dominique. Les mois passaient et plus rien. Il ne nous avait toujours pas donné l'argent. Et quand le temps de l'enregistrement est venu, j'ai appelé Albini pour lui dire : "désolé, nous ne pouvons pas le faire, ce type a disparu". Les autres membres étaient prêts à abandonner mais j'ai pensé que je devais l'appeler une dernière fois. Et puis ce fut un grand coup de chance. Il a décroché le téléphone six mois après avoir été sans nouvelles de lui et il m'a dit : "Désolé, je veux toujours faire l'album. Quel est le n° de votre compte en banque ? Je vous envoie l'argent dès demain". J'imagine qu'à ce moment là, vous étiez très pressés de sortir votre LP ? Bien sûr ! Quand nous avons reçu l'argent, cela faisait déjà un an que nous avions signé avec ce label. Et Albini avait déjà réservé son studio pour les six mois à venir. Nous avons donc du attendre encore six mois pour l'enregistrer. Et cela a encore pris un an pour que l'album soit dans les bacs. Ce fut les trois années les plus cauchemardesques de notre vie. Nous avions beaucoup changé depuis. Notre son est assez différent désormais. J'ai l'impression qu'à chaque fois que je vous vois, votre son a évolué... Oui, je
pense que c'est une bonne chose. Enfin, je sais pas... Non, ce n'est
pas un mauvais truc. Vous gardez toujours un oeil sur ce que vous faisiez
auparavant tout en vous donnant un coup au derrière. Je pense
que maintenant que nous nous sommes stabilisés avec l'arrivée
du nouveau guitariste, nous avons un son plus caractéristique.
Le son de notre 1er album ne nous satisfait pas. Pas l'enregistrement
en lui même mais la façon dont nous jouons. Nous l'avons
fait en 2 jours. 13 titres ! Nous ne pouvions que Cela
ne vous a pas surpris qu'un label étranger fût intéressé
par votre groupe A cette époque, la 1ère fois que j'ai parlé avec lui, nous étions vraiment inconnus. Nous avions joué que quatre fois. Alors si ce type avait vraiment la volonté de nous donner de l'argent pour faire un disque, je devais sauter sur l'occasion. Cela ne me dérangeait vraiment pas. J'ai entendu parler que de nombreux groupes sont plus célèbres en Europe que dans leur propre pays, les USA... Quand Sonic Youth tournait en Europe, cela marchait beaucoup mieux qu'ici où peu de gens les connaissaient. Ici, tout le monde semble être après le "big deal". Ca rend cet endroit puant. Peut-être existe-t-il plus de labels indépendants en Europe qu'aux USA... ? Vous allez tourner bientôt en Europe alors ? Je pense. Ca devrait être assez marrant. Ils nous loueront un van et tout le reste. Nous conduirons à travers toute l'Europe, ce qui est assez hilarant quand vous y pensez ! Je ne peux pas l'imaginer. Cela devrait durer 3 semaines. (Hilarant, oui, c'est le mot, DK n'ayant jamais mis les pieds en Europe, aaaaaaargh !! NDR) Vous n'avez jamais essayé "ghost limb" live avec le saxo ? Si souvent. Elle sera sur le prochain album. (Faux ! la version saxo est sorti uniquement en 45. NDR). Nous avons demandé au saxophoniste d'être un membre permanent du groupe et une semaine avant d'enregistrer, nous lui avons dit que nous étions prêts mais il a répondu qu'il ne pouvait pas quitter son boulot sans être aussitôt viré et il aurait été raide fauché. Ca apparaissait comme une connerie de mensonge mais c'était vrai. Je pense que nous allons devenir plus expérimental, comme sur le 1er single où nous avions deux voix mélangées et pas mal de petits bruits bizarres. Il
me semble que dernièrement, vous jouiez vos chansons beaucoup
plus Ca, nous sommes assez incompétents en matière de tempos. Cela dépend de notre humeur. Notre batteur a tendance, une fois qu'il a appris le morceau, à vouloir savoir à quelle vitesse il peut le jouer. Il joue de plus en plus vite malgré nos cris. Nous ne faisons pas cela consciemment mais cela nous excite et à la fin, nous jouons très vite. Quand nous avons joué pour la première fois, nous ne savions pas si cela était bien ou non mais nous savions que quelquechose manquait. Nous avons donc décidé d'augmenter le rythme. Juste pour voir. Et cela nous a complètement satisfait. Honnêtement, jamais je n'avais pensé avant de commencer le groupe, que nous sonnerions comme actuellement. Cela sonne comme une étrange mixture de tout ce que j'ai écouté depuis ces dernières années. Avez-vous
décidé de rajouter un autre guitariste volontairement
ou était-ce un C'était un type que Darin et Blake connaissait depuis l'école. Il a suivi un peu le même parcours que Blake. Ils ont tous les deux faits partis de groupes de jazz à l'école. Nous avons essayé une fois avec lui. Maintenant, il vient peu à peu, lentement, jouer avec nous. Il est très bon. Depuis combien de temps est-il avec vous ? Depuis plus d'un an. Il a commencé par apprendre medicine me et poptones. Durant son 1er concert avec Zeni Geva, il est juste venu jouer ces deux titres, les deux seuls qu'il connaissait. Parfois, quand il venait répéter, nous nous demandions si il aimait vraiment ça. Mais nous l'avons forcé et il a réussi ! Ca ne l'intimide pas de jouer avec un autre guitariste ? Non, il est vraiment bon. Moi, je sais que je suis mauvais. Il peut jouer une chanson de façon plus précise que moi. Si tu m'entendais sur le morceau que nous avons enregistré, tu lèverais les mains au ciel tellement c'est nul ! Lui est plus consistant. Je hurle dans un micro beaucoup mieux. Je suis vraiment un mauvais guitariste. SKX (22/12/2006) |
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