Alors que BETUNIZER
entame sa tournée de 9 dates en France et que leur 3ème album,
Grand Veta, n'est pas passé inaperçu dans ces pages,
il est grand temps de faire plus ample connaissance avec ce trio espagnol
lors d'un rapide échange de mails avec Jose, guitariste et chanteur
de Betunizer.
Question habituelle pour commencer : pouvez-vous présenter
le groupe ?
Betunizer a débuté en 2009, nous avons réalisé
3 albums, joué plus de 300 concerts. Avant Betunizer, nous avons
été impliqués dans pas mal d'autres projets comme Cuello,
A Veces Ciclón, Jupiter Lion, La Orquesta del Caballo Ganador, Rastrejo...
Que
signifie Betunizer ?
C'est une private joke un peu bizarre, rien d'important mais ça
sonnait bien pour nous. C'est un mélange de Betún,
un mot espagnol qui signifie la cire qu'on utilise pour les chaussures
et d'une expression qui peut signifier aussi botter des fesses.
On a rajouté à la fin izer pour que ça sonne
mieux, plus spectaculaire.
C'est la 1ère fois que vous allez tourner
en France ?
Non, c'est notre quatrième tournée en France. Nous avons
beaucoup tourné également en Belgique, Allemagne et en Europe
en général. Nous avons joué aux USA il y a quelques
mois de ça et nous espérons jouer en Amérique latine
et en Angleterre bientôt.
Quels
sont les groupes français que vous connaissez ?
La 1ère musique française que j'ai écouté,
c'était MC Solaar et IAM, j'avais 12 ans ! J'écoutais beaucoup
de hip-hop quand j'étais jeune. Après, j'ai découvert
des groupes comme Diabologum que j'adore et puis leur autre projet, Experience.
Ces dernières années, nous avons écouté beaucoup
de très bons groupes français, sur scène ou pendant
des tournées que nous avons partagées comme Papier Tigre,
Binidu, Radikal Satan, Pneu, Jean Louis, Le Singe Blanc, Cheveu, Frustration,
etc... etc...
La 1ère fois que j'ai entendu Betunizer,
ça m'a fait penser à Picore. Est-ce une de vos influences
? D'ailleurs, quelles sont vos influences en général ?
Picore sont de très bons amis. C'est une grande influence, pas
seulement pour la musique mais aussi en tant que personnalité.
Au sujet de nos influences, nous avons 35 ans et nous écoutons
beaucoup beaucoup de musique. C'est donc difficile d'en parler. Disons
que nous voulons juste jouer une musique intense, énergique, à
fort volume et très rythmique.
Comme
de nombreux groupes espagnols, vous chantez dans votre langue natale...
Oui, c'est plus facile pour moi, je peux mieux exprimer mes sentiments.
J'adore jouer avec les mots, les faire sonner, changer la signification
et pour moi, la langue espagnole est une langue que j'adore, qui permet
de jouer avec les sonorités, c'est plus intéressant que
l'anglais.
Comment
est la scène noise-rock en Espagne ? Il semble y avoir de
plus en plus de très bons groupes...
En ce moment, la scène underground est vraiment passionnante, comme
chez nous, à Valence ou dans des régions comme la Galice.
Tous ces groupes sont très différents, chacun avec son style.
Ça serait mieux si nous avions plus de lieux pour organiser des
concerts sans avoir à payer des locations, plus de personnes qui
gèrent des salles par amour de la musique et non parce qu'ils veulent
juste se faire de l'argent.
Dans
votre bio, vous écrivez que la ville de Valence est une ville sans
loi, que toutes les personnes corrompues ont le droit à une statue
et que le meilleur endroit pour faire des concerts, c'est un squat qui
s'appelle Zona Franca. Vous pouvez nous en dire plus ?
Notre ville est merdique, dirigée par des gens corrompus, les mêmes
personnes qui dirigent notre pays. Ils volent l'argent public mais il
est impossible de les mettre en prison parce que la majorité des
personnes continue de les supporter. C'est une très longue histoire
mais nous espérons la changer bientôt. La Zona Franca, c'est
La Residencia, un squat et le meilleur endroit à Valence pour jouer
mais c'est à l'extérieur, dans une zone industrielle. C'est
un paradis pour la musique ici, ça aide beaucoup les groupes et
ça nous permet de connaitre les autres groupes underground des
autres villes.
Vous avez réalisé tous vos disques
sur BCore records qui semble être le label principal en Espagne...
C'est le label indé le plus vieux d'Espagne. Il existe depuis plus
de 20 ans avec environ 250 réalisations. Ce sont des gens qui adorent
la musique, des gens honnêtes et sincères, la chose la plus
importante qu'on demande à un label.
Est-ce
que Betunizer est votre principale activité, vous travaillez à
coté ?
Depuis le début, nous espérons jouer et enregistrer notre
musique et ça se passe comme nous le voulons pour l'instant et
si ça se passe comme ça toute notre vie, nous serons très
heureux. Nous jouons aussi dans d'autres groupes et nous avons des boulots
en connection avec la musique comme Pablo, le bassiste, qui possède
son propre studio d'enregistrement appelé Sountess, très
recommandé pour tous les groupes ! Les fins de mois sont difficiles
mais nous adorons ça !
Quels sont vos projets après cette tournée
française ?
Nous travaillons donc sur de nouvelles tournées en Amérique
latine et en Angleterre et sur de nouvelles chansons que nous enregistrerons
probablement d'ici la fin de l'année pour un nouvel album.
SKX (12/04/2014)
chronique
de l'album Grand Veta
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Tournée
Betunizer 2014 :
8 avril - Almo2bar
- Barcelona
9 avril - Wurlitzer Ballroom - Madrid
10 avril - Arrebato - Zaragoza
11 avril - Pau - ATRDR Festival
12 avril - Bomberenea - Toulouse (avec Binidu)
13 avril - Novo Local - Bordeaux
14 avril - Presbyt'hère - Beauregard
15 avril - Maure ou Vif - Tulle
16 avril - Le VIP - St Nazaire w/ HINT
17 avril - Le Chien Stupide - Nantes
18 avril - Le Barouf - Le Mans
19 avril - Black Sheep - Montpellier (avec Binidu)
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