<10|01|2009> Soldes 2008

En cette période de consumérisme forcené, il est temps de se débarrasser de quelques disques encombrants dans la catégorie et pourtant, c'est le genre de musique que j'aime !
A commencer par le Punkgasm de Don Caballero (Relapse records 2008). Si il ya un album qui ne me fera jamais atteindre l'orgasme, c'est bien celui-là. Après le retour passable de World class listening problem, Don Caballero, redevenu trio, décide de surprendre à moitié son monde. A moitié parce qu'on trouve toujours du Don Cab classique et acceptable, qui sent plus la routine que l'inspiration divine mais c'est toujours ça de pris. Mais des morceaux comme ça, il yen a trois à tout casser, aller quatre en poussant bien. Reste 10… La surprise donc, ce sont les morceaux chantés. Mes vieux neurones se souviennent de remarques récurrentes à propos du mode tout instrumental de Don Caballero, pratiquement l'inventeur du genre, de la part de gens qui ne pouvaient pas savoir : Don Cab, ça serait mieux avec du chant ou (plus méfiant), je serais curieux d'entendre ce groupe avec du chant. Vous avez désormais la réponse. C'est catastrophique. Franchement, c'est à prendre au second degré ou quoi ? Indépendamment de l'histoire du groupe et de tout ce qu'il a pu faire, ces morceaux sont tout simplement très très mauvais, genre de pop mielleuse à refroidir un Anglais. On n'a rien contre le chant mais pourquoi avoir embaucher le cousin du chanteur d'Hella ? Non, quand les groupes instrumentaux se mettent au chant, il faut mieux partir à la pêche. Le seul à sauver, c'est le dernier (Punkgasm justement) ou Damon Che quitte sa batterie pour remplacer son guitariste Gene Doyle (dont la carrière de chanteur est, je l'espère, déjà derrière lui) et se remémore qu'avec son autre projet dans les années 90, Thee Speaking Canaries, il avait déjà essuyé les plâtres d'un micro qui ne lui va pas trop mal. Si tout l'album avait ressemblé à ce titre, la surprise aurait été de taille certes, mais largement supportable. Et entre tout ça, il reste des morceaux (au choix) anecdotiques, récréatifs (mais que pour eux) et pénibles. Bref, sur le podium de la plus grosse daube de l'année, Don Caballero n'en ait pas loin.

Dans le registre de la fameuse théorie de comptoir du verre à moitié plein ou à moitié vide, on a le Axis of Eden de Today is the Day (Supernova 2008). Dans les points positifs, vous avez toujours ce mélange unique de metal, de noise, de grind bas du froc, de rock pourri de l'intérieur, de psychédélisme latent saupoudré à part égal d'une bonne dose de malsain. Dans les points négatifs, vous avez toujours ce mélange unique de metal, de noise, de grind bas du froc, de rock pourri de l'intérieur, de psychédélisme latent saupoudré d'une bonne dose de ridicule. Un coup, je te le fais en mode inspiré, un coup en mode radar. Un coup en mode méchant on a envie d'y croire, un coup en gros bourrin roi de la double pédale (je parle de la batterie, pas de Steve Austin). Un coup, je t'assure une production d'enfer. Un coup, c'est l'enfer cette production. Là, pas de chance. Steve Austin a voulu faire tout lui-même et il n'assure pas l'écrin sonore nécessaire à une telle débauche de violence. Bref, ce huitième album, c'est un coup ça passe, un coup ça lasse. Et sur le podium du meilleur album de sa riche discographie, Axis of Eden est loin du trio de tête. Par contre, si la musique vous rebute, vous pouvez vous taper le film. Quoique le résultat sera surement identique.
Après une année 2007 qui voyait les vieux de la vieille tenir une forme de poulains (le Narcotic Story de Oxbow, le Visqueen de Unsane et le Given to the rising de Neurosis), l'année 2008 est un mauvais cru pour les vieux noiseux.

Continuons à lever notre verre à moitié plein ou à moitié vide. La prochaine rasade est à la santé de Made out of Babies et leur troisième album The Ruiner (The End records 2008). L'ambiguïté persiste chez ce groupe mais ça se soigne. Et sur deux niveaux. Musicalement d'abord. Ca reste costaud et viril. Noise-rock trempé dans l'acier brûlant. L'album ouvre sur un The Cooker emprunt d'une sauvagerie que le groupe new-yorkais ne nous avait pas habitué jusque là. Dommage que tout l'album ne suive pas cette trace sanglante. Parce qu'ils sont capables de rentrer dans le rang, voir de mordiller des frontières mélodiques douteuses et de se vautrer dans des titres limites comme Invisible ink et Stranger. Vocalement ensuite. Avec Julie Christmas, c'est pas tous les jours noël. Bien que ses minauderies aient baissées d'un bon cran, je me demande si son type de chant est ce qu'il faut de mieux pour accompagner ce type de musique. Autant avec Battle of Mice et une musique plus axée sur les atmosphères, ça fait mouche, avec ses bûcherons de Made out of Babies, ça ne marche pas à tous les coups. L'ensemble se tient tout de même très bien grâce à une poignée de bons titres (Cooker, The Major, How to get Bigger, Grimace) et ce verre est plus plein que vide.

Autre breuvage qui étanche plus la soif qu'il ne la procure, c'est le Ruined lives de Transistor Transistor (Level Plane 2008). On ne peux pas parler d'un très grand cru - j'ai encore en mémoire (quoique défaillante vu que ça date déjà de 2005) de leur excellent précédent album Erase all name & likeness - mais cet album a de quoi satisfaire les palais aimant se rincer le gosier à un rock'n'noise de grande surface. Kurt Ballou (Converge) s'est chargé de l'enregistrement, l'album a un son de palettes chargées de pack de 8.6 et Transistor Transistor fonce tête baissée dans les cadavres. Le chanteur éructe comme un jeune chien fou, ça pond des hymnes donnant envie de brandir le poing comme un benêt. Le début d'album est à ce titre saisissant. Enchaînement de dingues. Sur la durée par contre, la glotte finit par tremper dans le jus avec comme un arrière-goût de déjà entendu (mais quel disque ne procure pas cette sensation hein ?!). Je ne pense pas que je tiendrais jusqu'au petit solo de cloche mais là encore, le verre est bien rempli et si vous avez le levé de coude solide, cet album est à boire cul sec sans se soucier des éventuelles conséquences gastriques.

On continue notre tournée des soldes avec Tail swallower and dove, le nouvel album de These Arms are Snakes (Suicide Squeeze records 2008). Mine de rien, ça fait le troisième album qu'ils sortent et l'impression qu'ils ne décollent pas vraiment. Le problème avec TAAS, ce n'est même pas le problème de ce putain de verre plein ou vide et qui commence à me saouler, c'est que j'ai même pas envie de le toucher. C'est tentant, séduisant avec tout plein de trucs attirant dedans mais ça ne vous remue pas. Comme trop propre, trop calculé, trop en place. Leur rock à la croisée de tout plein de courants et finalement très tendance ne manque pourtant pas de riffs clinquants, de rythmes accrocheurs, ils savent torcher une compo mais c'est comme gonflé à l'hélium et des accents limite héroïques dopés au coulis de synthé qui fait froid dans le dos. L'air y est très professionnel comme une majorité de productions américaines qui oublient trop souvent d'y glisser un supplément de personnalité, aussi crasseuse soit-elle. Si on me demande mon avis (hahaha), je suis capable de répondre que c'est un bon groupe mais je ne l'écoute jamais.

Autre groupe plaisant mais que je n'écouterais jamais, et lui aussi sur Suicide Squeeze, c'est Russian Circles et leur nouvel album Station. Dans la grande famille des groupes instrumentaux dont l'étiquette post-rock leur colle franchement à la peau (bien que ce terme soit devenu tellement vague qu'il ne veut strictement plus rien dire), Russian Circles est un beau représentant en provenance de Chicago. Les codes du style sont sus sur le bout des doigts qu'ils ont propres. C'est précis, discipliné. Même quand ils semblent s'énerver et hausser le ton, rien ne dépasse. Pire, leurs tentatives de jouer aux gros bras sonnent comme du metal de salon. Les morceaux sont longs comme convenu et ça vous procure autant d'émotions qu'une tortue mangeant une feuille de laitue. Des groupes comme ça, ça pullule par centaines. C'est pour quand l'extinction de la race ? En fait, faut retirer le mot plaisant de la première phrase les concernant.

Quittons les métaphores alcoolisées avant de finir raide mort et passons aux choses locales. Et pourtant, yaurait de quoi continuer tellement le disque suivant alterne l'excitant et le fastidieux. Daniel Paboeuf Unity, ça sonne comme du jazz breton, un nom bien de chez nous mais avec un truc qui cloche à la fin. Si la Bretagne était la terre du jazz, ça se saurait. Mais là-dedans, il y a beaucoup plus de choses que du jazz. A vrai dire, y en a même pas vraiment. Mais il suffit qu'un type, en l'occurrence Paboeuf, sorte son saxo déjà entendu au sein de toute la crème rock de la scène rennaise depuis 20 ans pour qu'on s'embarque dans des envolées inconsidérées. Avec lui, Régis Boulard (batterie), David Euverte (claviers) et Mistress Bomb H, la maîtresse de vos nuits perverses à l'ordinateur (portable, c'est plus pratique en concert) tout en sachant que Paboeuf et son instrument sont la clef de voûte de l'édifice. Le début, c'est feu d'artifices et groove blanc, Huggy, ses tuyaux et ses Bacchanales. Je me surprends à bander. Rebelote avec Profondément. C'est chaud comme un morceau de Ethiopiques avec le James Chance. Surprenant. Mais encore plus surprenant est le morceau suivant. Mardi, Mistress Bomb H prend les commandes et son morceau déviant à base electro et chant d'ange démoniaque font merveille. Le saxo se met en veille et quand il joue collectif, tout le monde en profite. Après, ça se gâte comme un ciel brestois. Fini le rythme tordant. Fini le feu intérieur. On tire les rideaux pour une musique élégante et chiante. C'est beau comme un apéritif dînatoire chez Madame l'Ambassadrice. Un album (s/t, !Editions !/Harmonia Mundi 2008) à l'image de Paboeuf et de ses membres. Hétéroclite et pour le Unity, on repassera. Pour le meilleur et pour le pire.

Descendons un brin plus au sud. En attendant que Nantes refasse la loi sur le rectangle vert et remettent les rennais à leur place, la division musique prend les devants. Nantes est surtout connu ces derniers temps pour ces équipes noise-rock pratiquant un jeu alléchant tout en mouvement et en angles serrés. Cependant, Nantes, c'est aussi la quiétude des lendemains de victoire et faut admettre qu'en ce moment, c'est le blues qui prédomine. Prenez The Healthy Boy et son nouvel et deuxième album Jusqu'à ce que nous soyons repus (Kythibong 2008). Quand il ne joue pas dans Belone quartet, Benjamin Nerot est à fond. A coté de ce solo man, Nick Drake est un gai luron. Son Deluxe backing band, ce sont les mecs de Zëro sur trois titres. D'ailleurs, c'est en première partie des lyonnais que son nom m'était parvenu pour la première fois. Je précise bien le nom uniquement, parce que pour le reste, du bar, je n'avais rien vu et à peine entendu. Ce disque est une incitation à l'alcool. Que ce soit en concert ou à la maison, Healthy Boy donne envie de boire pour le gros coup de cafard et l'ennui qu'il procure. Une guitare sèche, tellement sèche que c'est un vrai désert et une voix maladive qui traîne sa patate chaude à se bouffer les épluchures. C'est dans le mouvement folk et Palace Brothers que s'inscrit cet album. Mais ça évolue tellement six pieds sous terre que c'est réellement mortel. Sans vie. Sans rien. Je passe mon tour.

Et je tombe sur 1802, le deuxième album du duo Belone Quartet, toujours sur Kythibong, le label avec un Room 204 dedans et son frangin. Que le monde est petit au sud de la Loire. Avec leur précédent album, j'étais resté sur une certaine idée du groupe à la Black Heart Procession. Deux ans plus tard, la mélancolie est toujours présente mais dans une tournure electronica-new-wave beaucoup plus prononcée. Du New Order revu et corrigé pour les salons plus que pour les stades de foot. De l'intimisme dansant. De la pop bricolée de luxe et pseudo-romantique. Et je ne suis pas un romantique. C'est pas avec ça que Nantes va retrouver le haut du classement.

De la Loire à la Seine, il n'y a qu'un pas et celui-ci promet d'être accablé. Les Fragments de la Nuit est le genre de groupe qui plairait à votre grand-mère. Ca change des 99% de groupes de bourrins qui composent ces pages. Avec leur premier album Musique du crépuscule (Equilibrium music 2008) et une musique qui se définit comme une poésie où les mots sont des notes, un souvenir où l'image est un rêve, faut pas s'attendre à slamer comme un dingue. Trois violons, un violoncelle, un piano, la musique des parisiens se rapprochent des américains de Rachel's (une grosse poignée d'albums sur Quarterstick records) et qui fait avaler de la musique classique à des punks-rockers sans (presque) sourciller tout en permettant à ces derniers de prouver à des gens qui n'y connaissent de tout façon rien à la musique qu'ils sont des mecs vachement ouverts d'esprit. Je me rappelle même dans une jeunesse lointaine avoir écouté Philip Glass et d'autres trucs basés sur le minimalisme et j'avais aimé ça, bien que la musique des Fragments de la Nuit ne soit pas spécialement axée sur le minimalisme. Ca reste relativement épique et dramatique, répétitive aussi, accompagnée de quelques vocaux féminins. Mais ma jeunesse est lointaine et je tiens rarement plus de trois morceaux. Quand Dame Cunégonde sort de sa douce clairière, ce n'est pas que pour faire de tendres risettes à son preux chevalier. Faut que ça chevauche. Et si vous êtes surpris de voir des chroniques de ce groupe sur des zines crasseux avec de mauvaises manières, c'est parce qu'un membre de Revok (le batteur) se cache dans ces Fragments et son carnet d'adresses chez les pouilleux est fort utile. D'ailleurs un projet de split 10'' entre ces deux formations est à l'étude.

Embrassez le cul d'un chat noir. Transition abrupte mais comment voulez-vous parler normalement d'un groupe qui a décidé de se nommer ainsi. En anglais, ça donne Kiss the anus of a black cat. Le Belge est taquin. Car ce chat noir est de Gand et ils n'y ont pas été de main morte sur le patronyme. Avec ça, on peut s'attendre à tout. Une grosse blague musicale, une tarte à la crème punk. Hé bien non, leur album The Nebulous Dreams (Conspiracy 2008) est tout ce qui a de plus sérieux. C'est même carrément du cosmique. Ca plane haut, très haut tout aux longs, très longs trois morceaux. Le plus marrant, c'est que j'ai failli céder sur la première pièce et son mantra, Between skylla and charrrybdis. Pourtant, je suis tout ce qui ya de plus clean. A peine un doigt de gnole. Quinze minutes entre quoi ? Les Doors et n'importe quel truc baba cool de chez Constellation ? Je comprends pas. Avant, j'étais un roc. Maintenant, je suis une vraie merde. Heureusement, Kiss The Anus m'a aidé à me ressaisir vite fait avec deux autres titres liturgiquement navrants. Plutôt que l'embrasser, je préfèrerai à ce chat lui mettre un doigt. Normal pour un groupe de Gand.

Qu'est ce que vous voulez espérer d'un mec qui a déclaré un jour que les seules choses qui l'intéressaient dans la vie après la batterie et la bouffe, c'était les chaussures… Zach Hill, qui s'est fait connaître avec Hella, n'est pas q'une pieuvre à la batterie. C'est une pieuvre tout court, s'inventant de nouvelles vies pour accumuler des projets et collaborations toujours plus nombreuses. Cette fois, il sort un disque sous son propre nom, Astrological Straits (Ipecac 2008), un double CD gavé jusqu'à l'overdose. Ce mec est un grand malade. Et si le résultat est moins pire que ce à quoi on pouvait s'attendre, l'effet suppositoire auditif taille mammouth est toujours difficile à passer. Il faudrait des heures d'écoutes pour tout bien déchiffrer et tout comprendre. Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait quelquechose à comprendre et je manque de courage. Une heure de rock progressif, symphonique, mathématique, électroniques, jazzy, noisy, funky, du grand n'importe quoi, de brèves respirations et inspirations (Uhuru où quand Hill arrive à nous emmener dans son trip bouillonnant) et des tonnes d'invités pour soigner sa folie. Le deuxième CD n'est qu'une pièce à rallonge de plus d'une demi-heure avec un pianiste (Marco Benevento) et la guitariste Marnie Stern pour quelques bribes de narration. Le symbole d'un mec qui veut jouer dans la cour des grands sans en avoir les épaules. Le syndrome du musicien qui se croit avant-gardiste avec des idées à la pelle mais tournant la plupart du temps en gros pâtés indigestes. Quelqu'un pourrait-il se dévouer pour lui dire un jour de faire le tri et de dégonfler le melon. Juste un peu. Pour voir.

Dans Mothlite, vous retrouvez Daniel O'Sullivan, le grand échalas brun androgyne à santiag rose de Guapo. Ce n'est pas depuis son arrivée que la musique de Guapo s'est sérieusement gâtée ou je suis juste mauvaise langue ? Autant dire que les pincettes sont de sortie sur son premier album The Flax of reverie (Southern 2008). Aidé par Antii Uusimaki, il nous livre une musique très cinématographique, plus appréciable que l'Elixirs du dernier Guapo (en même temps, c'est pas franchement dur) mais ce n'est pas pour ça qu'on va se rouler par terre de plaisir. Son clavier est en berne et laisse place à une instrumentation plus riche. Merci les ordinateurs. D'ailleurs, le second membre à la résonance finlandaise est uniquement crédité pour la production, engineering et keyboards. Tout un symbole d'un disque porté sur l'atmosphère synthétique et artificielle, à ces ambiances orchestrées de papier glacé malgré toutes ces couches de cordes, de cuivres, d'arpèges gracieux et de chant éthéré d'un O'Sullivan heureusement économe de ses cordes vocales. On pourrait facilement cataloguer ce disque dans la branche post-rock mais cette Reverie emprunte des chemins plus détournés et pervers entre pop de chambre, minimalisme précieux et electron-isme progressif. On peut plus sûrement cataloguer ce disque dans la branche musique chiante.

Une branche à laquelle appartient les américains de Grails et leur album Doomsdayer's holiday (Temporary Residence 2008). On pourrait y rajouter les termes ridicule et tête à claques si il n' y avait cette pochette en tout point remarquable. Car se représenter par un masque grand-guignolesque sur la tête d'une femme à poil sur un cochon, on touche à la série Z dans toute sa splendeur. Encore un disque de hippies de l'an 2000 nous offrant un retour aux seventies dans tout ce qu'il y a de plus puant, psychédéliquement navrant, musicalement horrible. Ou alors, ce disque doit être un pari. Une blague entre potes. Désespérant.

Mais la palme de l'ennui, la palme du vide absolu et intersidéral échouera à MRG (pour Mustard Gas and Roses, alias Mike Gallagher, guitariste de Isis) qui vient de sortir Amigos de la Guitarra avec son pote Mike Mare, sous le nom de M.G.R. y Destructo Swarmbots ! (Neurot recordings 2008). Le morceau unique de trois plombes est à la mode en ce moment. Ce Amor en el Aire de 42 minutes dépasse toutes nos espérances. Arpèges continuelles de guitares, mélancoliquement plat, sans aucune intensité, se fracassant dans un brouillard sans fin. Les amis de la guitare, les vrais, ne leur disent pas merci. Musique d'ascenseurs à l'abandon. Ils en fument de la bonne chez Neurot mais va falloir penser à faire tourner parce que ce label part en volute.

Dans quelques années, on parlera de tous ces groupes instrumentaux pseudo post-rock comme les nouveaux Genesis ou Marilion et on retrouvera leurs disques à 50 centimes dans les bacs à soldes.

Tête de gondole (10/09/2009)








 



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