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<31|12|2006>
Top pas top
Le glas de l'année 2006 va sonner dans quelques heures. Le moment de distribuer les bons et les mauvais points. Aussi implacable qu'inutile. Il faut bien avouer que 2006 ne restera pas comme un grand cru. Que trouver 10 prétendants indiscutables a été laborieux, que le sprint final n'a pas donné une lutte sans merci. Ca n'a pas empêché Saccages & Carnages de se mettre trois tonnes de musique pour agiter ses deux neurones dans tous les sens mais c'était pas Noël tous les mois. Ce fut surtout une année pour (re)découvrir plein de vieux trucs et si c'est pas bon signe pour le présent, on se gardera de tirer des plans sur le futur qu'on suivra cette année avec toujours autant d'envie vu qu'on sait faire que ça. En parlant de passé, 2006 aura vu son lot de renaissance miraculeuse (j'ai pas dit honteuse), avec au premier rang, pour nous pauvres vieux pêcheurs accros au noise-rock, celle de Don Caballero et son Dieu le père Damon Che, brinquebalant sur son piédestal mais toujours debout et à un degré moindre, celui des Tchèques de Lvmen pas encore tout à fait remis de leur hibernation. No Means No n'a jamais vraiment hiberné mais signe un retour qui marque des points mais pas suffisamment pour les extirper du ventre mou du classement. Mais la plus belle, la plus improbable, la plus sidérante des résurrections fut celle de Blunderbuss. Il m'a fallu plusieurs minutes avant d'y croire. Musicalement, ce n'est pas le meilleur de l'année mais sentimentalement, c'est le plus bel album de ces dix dernières années !! Au rayon des gros balourds du metal-hardcore qui se prennent les pieds dans le tapis, ya la triplette gagnante Isis-Converge-Mastodon. Je vous laisse le soin de déterminer l'ordre. C'est pas du neuf mais c'est quand même sorti cette année, le coup du double live 2006 mais sans la pub TV, c'est sans problème le Yet Reloaded des Bästard que Ici d'ailleurs a eu la judicieuse idée de sortir après la reformation des lyonnais pour les 20 ans du Confort Moderne. Dans le registre, la compilation Discography 1992-1995 de Hose Got Cable par le label Cadillac Flambe n'était pas une idée de con. Vous remarquerez dans ce classement que les groupes français brillent par leur absence. L'hexagone ne manque pas de formations en tout genre mais rien qui ne vaillent qu'on se retourne sur leur passage. Excepté peut-être le 10'' des Toulousains de The Fatals qui m'aille si vous l'aimez bien garage, bien fuzz et bien punk. On aurait pu mettre aussi le Rien, merci de Ned mais c'est estampillé 2005. Par contre, pour un des singles de l'année, c'est du Français, ça vient encore de Lyon, ça porte le nom d'un footballeur ou d'un philosophe, à chacun sa culture et l'heureux élu se nomme Socrates. Leur 45 Vultures, hyenas and coyotes est une perle noise ! Au
rayon des retardataires qui auraient largement eu leur place dans un
classement mais tout ça date de 2005, les albums de Lisabo, FT
(The shadow government), Condor et le projet de Zu et Mats Gustafsson,
how to raise an ox. Un cas de conscience, qui échoue aux portes de la dixième place, l'album Moonchild de John Zorn. Parce que dedans, ya Zorn, déjà, et surtout Mike Patton et mettre tout ce linge sale dans le classement final, ça fait mal. Mais faut bien avouer que leur projet avec le redoutable batteur Joey Baron vous secoue bien comme il faut. Dans le rayon meilleur rejeton de Neurosis, les américains de Minsk et leur album Out of a Center Which is Neither Dead nor Alive se pose là. En attendant le nouvel album des maîtres pour 2007. Et pour les élèves qui égalent les maîtres, A whisper in the noise qui toise d'un nez l'excellent The Spell des Black Heart procession. Echoue également aux portes de la célébrité mondiale, les six titres du No money, no problem de Tornavalanche (mais je ne me fais pas d'inquiétude pour eux, si ils continuent sur cette lancée, ils vont truster les trophées l'année prochaine). L'accordéon de Alec K. Redfearn and the eyesores avec leur Smother Party. Blame Game, les jeunes qui reprennent sans trembler le flambeau de Colossamite et d'une certaine complexité mathématique noise sans le mal de crâne (pour les cachetons, faut consulter le Barriers and passages de Dysrhythmia et le and you will de Ahleuchatistas - rien que les noms vous écorchent la gueule). Et une poignée d'autres qui se logent quelque part dans ces pages virtuelles de chroniques bien réelles. Bon alors, le grand gagnant 2006 est le Cataclysm par The Flying Luttenbachers. Tête de Godole a bien conscience que ce disque ne fera pas l'unanimité. Il est pas complètement stupide. Mais bordel, j'ai jamais eu autant de plaisir à me jeter contre les murs. Converge n'arrive même pas à la moitié du quart de l'intensité, l'urgence, la folie que Weasel Walter et ses Flying Luttenbachers ont pu mettre là-dedans. Grandiose. Pour
la meute des poursuivants, ça se tient dans un mouchoir de poche
bien baveux. Certains disques n'ont même pas eu le temps de se
voir chroniquer ici même. Notamment les petits derniers qui coiffent
du beau monde sur le poteau, Hunting Lodge, très prometteur.
Tête de Gondole (31/12/2006)
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