<03|07|2019> I write what i want and you can
kiss my ass
Black
Ink Stain / self-titled EP / self-released 2017 : Ce disque
a failli complètement passé à la trappe. Rattrapé
de justesse parce que je me suis souvenu que dans ma jeunesse j'avais
aimé les deux premiers albums d'Helmet. Sans oublier Basement
dont un titre de Counterclockwise
s'appelait Black Ink Stains. Hasard ? Je ne crois pas. Black
Ink Stain est un trio de Clermont-Ferrand dont vous avez deviné
les influences musicales marquées au fer rouge comme la pochette.
Le trio a mis toutes les chances de son coté avec une production
de David Weber au studio des Forces Motrices pour un son qui ne
fait pas dans le sentiment. Du boulot de professionnel comme les
quatre morceaux de ce premier EP. Et c'est bien là le principal
problème. Tout est tellement parfaitement à sa place,
sonne comme il se doit avec le refrain mélodique pile là
où il faut que c'est salement prévisible et convenu.
Malgré tout, c'est pas désagréable, relativement
bien fait et l'avenir peut pourquoi pas se montrer avenant.
Go
Spleen / Slow Moves / Impure
Muzik, Vouhvoue records 2017 : Tant qu'on est les deux pieds
dans les années 90, restons-y avec Go Spleen. Le quatuor
a mis Besançon au milieu d'un campus américain. C'est
osé. Les chemises à carreaux sont de sortie. Sunny
Day Real Estate, Mineral, The Posies et autres groupes des banlieues
blanches anonymes également. Ce sont pas les années
90 que je préfère, loin de là mais il faut
reconnaître à Go Spleen un beau savoir-faire en la
matière. Ça restera toujours trop gentil, pop et propre
sur soi mais leurs mélodies ont des atouts.
T-Shirt
/ Aggravator 2 / S.K.,
Influenza
records 2018 : Les années 90, on y est, on y reste. Plus
que jamais. T-Shirt semble sortir tout droit d'un placard indie-rock
avec Sebadoh en voisin de chambrée mais sans les embardées
noisy et les dérapages incontrôlés. Lorgner
aussi du coté de Superchunk, Archers Of Loaf, Guided By Voices.
C'est retour vers le futur, énorme à en bouffer ton
skate. Il serait facile de tailler un costard à T-Shirt mais
ce groupe de Lyon a quand même l'outrecuidance de sortir le
grand jeu dans le genre nostalgie improbable et question taille
et coupe, ce sont surtout des mélodies imparables (un poil
trop sucrées) et un savoir-faire confondant que T-Shirt sort
de sa manche.
John
Malkovitch! / The Irresistible New Cult Of Selenium / Dingleberry,
I Dischi del Minollo, Edison Box, Mehr Licht Records & False
Hopes 2018 : Bordel, on s'en sortira donc jamais avec ces groupes
de post-rock instrumentaux qui pondent des albums avec seulement
quatre morceaux qui durent des plombes !? John Malkovitch! vient
d'Italie et ce n'est pas rendre hommage à cet acteur américain
si particulier et charismatique que de proposer une musique aussi
banale et lénifiante. Record de poncifs en quarante sept-minutes.
Félicitations.
The
Dictaphone / Time Flies When You Are Having Fun / Un
Je-Ne-Sais-Quoi records 2018 : Bizarrement, je n'ai jamais
donné suite à The Dictaphone. Le 1er single &
album
avaient pourtant fortement séduit et puis plus rien, le désert
alors que le bonhomme de Tours (Jérémy Morin) a sorti
ensuite 7 autres albums... Time Flies When You Are Having Fun
est donc le huitième et il porte très mal son nom.
Uniquement trois titres, très longs, instrumentaux, très
différents de l'habituel approche garage/post-punk. Un histoire
d'ambiances, d'expérimentations, de bidouillages, de nappes
sonores calmes, lentes, pendant lesquelles il ne se passe rien.
Strictement rien. Le néant. Ce n'était pas le meilleur
moment pour renouer le fil de l'histoire.
Thibault
Florent / So-lo-lo #2/ self-released 2018 : Guitare douze
cordes préparée, myriade d'objets comme dit Thibault
Florent, qui pourrait être la version tourangelle du bordelais
L'Ocelle Mare. Seul face à sa machine et ses obsessions.
Détournement d'instruments en flagrant délit d'acoustique
austère ou trépidante. Voyage aux quatre coins des
continents sans bouger de sa chaise, entre gamelan et Afrique, entre
onirisme champêtre et crispations articulaires. Impulsions
rythmiques sur cordes percutées, blues convulsif et crépusculaire,
c'est beau et difficile, concret et mystérieux et ça
mérite de s'y attarder...
Sugar
Kids / Valence Democracy 12'' / Hell
Vice I Vicious, Electric Men, Crapoulet
records 2018 : Dans le triangle qui n'est pas des Bermudes et
sonnant bien moins exotique (Valence-Lyon-Grenoble) sévit
un trio power pop qui n'existe plus depuis septembre 2018. Si vous
écoutez Valence Democracy en 45 tours, ils s'appellent
Sugar Kids. Si vous les écoutez en 33 tours, ils s'appellent
Sludge Kids ou Drone Kids, ça dépend de la face. Voilà,
c'est tout ce qu'il était besoin de savoir et c'est déjà
trop.
Luciano
Lamanna / Sottrazione LP / Boring
Machines records 2018 : Si vous suivez la scène électro
et si l'Italie est votre (seconde) patrie, le nom de Luciano Lamanna
ne vous est peut-être pas étranger. Par contre, la
liste des instruments stresse. Eurorack modular synthesizer, OB6,
Juno-6, lifewire AFG, flûte, effects. Une approche très
minimaliste de lélectro, un groove très épars,
des craquements à intervalles réguliers, des mélodies
évasives. C'est 20000 lieues sous les mers et pas une vague
à l'horizon.
The
Star Pillow / Symphony For An Intergalactic Brotherhood LP/
Boring Machines
records 2018 : Il faut un pouvoir de concentration énorme
ou une volonté de fer ou plus aucun anxiolytiques sous la
main ou avoir du temps à perdre pour rester au contact des
trois longues pièces de Paolo Monti, artiste italien évoluant
sous le patronyme de The Star Pillow.
Une guitare avec l'archer de sortie qui sonne comme un synthé
ou un instrument à cordes type violon ou violoncelle. C'est
sûrement très beau la nuit, on reviendra tous poussière
un jour mais la mort lente ne rentre pas dans mes plans.
J.H.
Guraj / Steadfast On Our Stand LP / Boring
Machines records 2018 : Ce disque est à la base la
musique d'un documentaire de Zimmer Frei, Steadfast On Our Sand.
L'Italien Dominique Vaccaro, alias J.H. Guraj, a délaissé
ses micros et cassettes pour reprendre sa fidèle guitare.
Le résultat est un blues très crépusculaire
que certains esprits éclairés qualifieront de moderne.
La face B avec la seule très longue plage Island a tellement
désossé le blues qu'elle devient aussi plate et morne
que le ciel gris de la pochette. Et tristement ennuyante.
DTHEd
/ Hyperbeatz vol.1 / Boring
Machines records 2019
: Fabio Ricci est parti des pattern de rythmes quil lui restait
sur les bras à la suite de lenregistrement de Norn,
un album de Vonneumann assez singulier, rythmiques tellement étranges
quil a appelé ça hyperbeatz. Il sest mis
au défi den faire des morceaux aux contours pop avec
laide de Simone Lanari et Isobel Blank au chant. Sur le papier,
ça lair vachement intéressant mais dans la vraie
vie, limpression dassister à un exposé
de biochimie moléculaire en russe avec des graphiques en
couleurs pour faire passer la pilule. Hyperbeatz vol.1, le
premier disque qui fait loucher.
Von
Tesla / Ganzfeld / Boring
Machines records 2019 : Leffet Ganzfeld, cest
une perte de vision pouvant aller jusquà des hallucinations
quand tes yeux ont fixé trop longtemps une couleur identique
ou en se retrouvant dans le noir pendant plusieurs jours. Nul doute
quune écoute prolongée des 133 minutes du double
CD de lItalien Von Tesla, la même problématique
sera transporté à ton ouïe. Et ta vue aussi.
Puis ton odorat. Et à ton bide avec des nausées. Et
que tu ne seras plus où tu habites. Lélectro
de Von Tesla a tout fait pour que tu te sentes pas bien. Cest
réussi. Mais pourquoi vouloir sinfliger ça ?
Juhani
Silvola / Post-biological Wildlife / Eighth
Nerve records 2019 : Juhani Silvola vit en Norvège.
Sur la bio, il est écrit ce genre de trucs : la musique
de Juhani explore souvent des thèmes qui tournent autour
du post-humanisme, de la nature et de la réalité virtuelle,
questionnant le rôle de l'humanité dans un avenir proche,
et peignant des scénarios variés sans condamner ou
glorifier exclusivement la vision techno-futuriste. Le monde
des ténèbres lui appartient.
Sarah-Jane
Summers / Kalopsia / Eighth Nerve records 2019 : Sarah-Jane
Summers vit en Norvège. Dorigine écossaise.
Elle collabore étroitement avec son mari Juhani Silvola.
Sur sa bio, il est écrit ce genre de trucs : sa musique
utilise une vaste gamme de techniques contemporaines et étendues
pour violons qui crée le portrait sonore d'une artiste vraiment
unique et indépendante avec une profonde passion pour le
son en soi. Sarah-Jane est fascinée par le point où
le son semble commencer à se désintégrer, par
sa vulnérabilité et par la force surprenante de la
vulnérabilité. On est pas The Wire ici, nos goûts
sont beaucoup plus terre à terre. On nest pas payé
cher mais au moins on se marre.
Art
& Technique / 071617182018 / Da!
Heard It records 2019 : Art & Technique, cest
Bernard Filipetti, pionnier de la musique électronique depuis
le début des années 80. Et cest de cette lointaine
époque que Art & Technique a publié son premier
enregistrement (Clima-X en 1981) puis Diabolus In Mecanica
en 82. 37 ans plus tard (!!), Art & Technique revient avec avec
une sortie uniquement cassette dont le nom ressemble à un
numéro de téléphone et accompagné par
Mathieu Habig (batteur de Guili
Guili Goulag) et Ravi Shardja à la basse pour quatre
très longues compositions issues de douze heures dimprovisations
dans lesquelles il a fallu tailler allégrement. Je ne suis
pourtant pas certain dy survivre. Plus de cinquante minutes
dans la mouvance krautrock, parcourue dondes électroniques
et de parasitages bizarres, prêt pour un décollage
retro-futuriste quun mouvement percussif tente de garder à
flot, une transe que vous aurez peut-être le courage daffronter
même si elle na rien de sauvage.
Charlie
Looker / Simple Answers / Last Things records 2018 : Lalbum
solo de Charlie Looker (Psalm Zero, ex-ZS et ex-Extra Life) sappelle
Simple Answers mais rien nest simple chez Looker. Multiples
textures, orchestration symphonique avec cuivre, violons et tout
le tintouin se confrontant aux synthés et à lélectronique.
Voix de ténor de Looker, churs dopéra
et autres ensembles comme le International Contempoary Ensemble,
palette sonore luxuriante et bigarrée, ambiances médiévales,
gothiques, cinématographiques, inquiétantes, participation
du Mivos Quartet, du pianiste virtuose Kelly Morgan, Looker na
pas regardé à la dépense (mais a fait appel
à largent des autres avec une campagne Kickstarter)
pour accoucher dune uvre (cest le mot qui convient
parce que là, ça tape dans le haut de gamme, non ?)
über ambitieuse, grandiloquente mais qui va à ravir
à ce sacré Charlie et sa vision musicale hors-norme.
Le résultat est aussi stressant quinterloquant, parfois
beau, lyrique, parfois totalement assommant et rédhibitoire
pour un disque qui se veut une interrogation sur la psychologie
qui se cache derrière la montée du fascisme mondial
daujourdhui. Non, ne comptez pas sur Looker pour avoir
des réponses simples, un embrouilleur de première
mais il mérite dêtre écouté.
Sviti
/ Douce Douce Nuit / Puzzle
records 2018 : Batterie, saxophone et analog bass (un synthé
pour faire simple), le trio de Chambéry Sviti possède
une physionomie singulière. Il est rangé dans la case
jazz mais Sviti déborde largement de ce cadre. Trois ans
après un premier album
attrayant, Sviti continue demprunter des chemins de traverse,
de taper sur tout ce qui bouge et même sur ce qui ne bouge
pas avec un batteur très en forme, se la couler douce et
pas que la nuit, mélanger tradition et révolution,
frictions électroniques et évolution en milieu naturel,
mélodies suaves et heurtées mais allez savoir pourquoi,
sans que cela néveille cette fois-ci une émotion
particulière, sans que ça vous triture de lintérieur.
Douce la nuit, trop douce, ça vous glisse dessus. Mais agréable
tout de même.
Blast
/ Drifting / Collectif
Pince-Oreilles 2018 : Dans la rayon jazz qui sen va
voir ailleurs de quoi alimenter et enrichir la source, le trio français
Blast se pose là. Fender Rhodes/Moog basse, clarinette, batterie
et effets spéciaux pour tout le monde. Si on ne peut nier
loriginalité, la prise de risque et lenvie de
saérer lhorizon, le résultat est bien
trop abscons, froid et finalement trop varié, avec un arrière-goût
de synthétique tout lisse qui me laisse à une distance
réglementaire très lointaine de ce genre dunivers
sonore.
Braziliers
/ 421 / A Tant Rêver
Du Roi 2018 : Quelquefois, les idées nées
sur le bord dun comptoir devraient rester sur le bord dun
comptoir. 421, trois dés comme autant de musiciens
issus de Piano Chat et Ropoporose pour former la nouvelle entité
Braziliers. Je sais pas si cest la bonne combinaison gagnante
mais leur association de pop ensoleillée, de candeur apéritive
et de légèreté estivale me donnent vraiment
pas envie de remettre une tournée générale.
Sauf peut-être sur Cest Comme Ça, reprise
gaillarde de Rita Mitsouko ou quand les dés sont jetés
et quil ny a plus rien à espérer.
Piniol
/ Bran Coucou / Dur
& Doux 2018 : Quand Poil et Ni
sassocient, ça donne Piniol. Les vendeurs daspirine
se frottent les mains davance. Pris séparément,
cétait déjà pas facile. Alors à
deux, hé bien ce nest pas pire en fait. Mais le prog-rock
à outrance, King Crimson, Magma et tous ces groupes binaires,
si tas pas suivi des cours de survie dès ta plus tendre
enfance, tu capitules au bout dun morceau. Et comme le premier
fait quatorze minutes, je suis légume bien avant la fin.
Si tu as les nerfs solides ou si tu es prof de physique, le courage
daller plus loin tu auras.
Poil
/ Sus / Dur &
Doux 2019 : Le Poil est résistant et sort Sus, son
quatrième album depuis 2008. Un Poil moins fou quà
laccoutumée
mais les racines de Poil restent identiques. Zappa, King Crimson,
Magma, langage inconnu des terriens, des cavalcades de claviers
à outrance, des sonorités prog-seventies qui me hérissent
toujours autant le poil. Si limpression que le Poil ne sème
plus aux quatre vents est prégnante, le retour de bâton
est toujours douloureux. Sus au Poil.
Yôkaï
/ self-titled / Humpty
Dumpty records 2019 : Yökaï, terme japonais pour
collectif bruxellois qui parle en fait une multitude de langages
musicaux qui ressemblent à du chinois pour moi. Krautrock,
jazz, ethio-jazz, musique psychédélique, improvisée,
orientale, cosmique, forts relents de prog-rock dun autre
âge et autres sonorités chelous dans un assemblage
savant qui cache le néant. Jai vomi avant la fin.
Larchey
Zore / self-titled / Keep
an Eye Foundation 2018 : Quand vous ne comprenez rien à
une musique, le mieux est dénumérer la liste
des instruments pour tenter dy voir plus clair : saxo alto,
guitare, basse, chant, batterie, Fender Rhodes, effets spéciaux
nombreux, en multipliant chaque poste en moyenne par deux parce
quen tout, huit musiciens figurent au générique
de ce groupe parisien. La coloration générale est
jazzy et de bien dautres courants qui méchappent
ou me laissent de glace malgré quelques envolées intéressantes.
Je passe mon tour.
Alber
Jupiter / We Are Floating In Space / Araki
records 2019 : Tu as vu la gueule de la pochette ? Le nom du
groupe ? Le nom de lalbum ? Si je te dis que cest un
album de grind avec 27 morceaux de 40 secondes chacun, tu vas pas
me croire. Et tu auras raison. Pas de surprise. Les morceaux sont
au nombre de six, sont dune durée quasi illimitée
et sapprêtent à décoller pour un long
voyage intergalactique. Mais en fait, le périple sannonce
plus nerveux que prévu et le décor pas aussi psychédélique
avec des licornes aux regards bizarres partout. Un duo rennais/nantais
(comme quoi tout arrive) basse-batterie avec un peu de chant et
des effets spéciaux pour sonner 2001 Odyssée de
lEspace avec une rythmique droite et motorik parce quil
est question de krautrock, que cest répétitif,
très répétitif et que ça se veut hypnotique.
Je dois pas avoir gobé les bons champis. Cest quand
même moins pire que ce que je pensais mais ça finit
par tourner à vide trop souvent.
Leather
/ Material Girls / Exag
records 2018 : Ce site besogneux sy prend trop tard (sortie
été 2018) pour chroniquer un disque qui aurait mérité
autre chose que quelques lignes lapidaires mais en même temps,
ce premier album de Leather, sextet dAtlanta, est une telle
auberge espagnole quil est selon lhumeur du moment possible
de lapprécier ou lenvoyer valdinguer. On trouve
de tout, chacun ses goûts, y (com)prendra ce quil veut.
Post-punk à la Siouxsie ou B-52s, cabaret décadent,
glam-rock (et pas que pour le look des cinq mecs de Leather), goth,
soufflantes cuivrés, rockab, espagnolade, feulements, griffures
et coups de grisou, rock fiévreux, tout y passe, sans choisir
son camp, avec ardeur et extravagance. On essaiera dêtre
plus attentif la prochaine fois parce ce groupe possède quelque
chose et pas seulement un gros grain.
Siska
/ Stabat Mater Dolorosa / Antena
Krzyku records 2018 : Antena Krzyku est une maison polonaise
fort respectable mais parfois, il est aussi difficile de les suivre
que de comprendre leur langue, langage polonais abondamment utilisé
par Siska, une demoiselle fort excentrique qui arrive à me
saouler alors que je ne pige pas un mot de ce quelle dit.
Comme ce qui sert de musique derrière pour accompagner sa
logorrhée est du domaine abstrait (pour être poli)
et vaguement bruitiste, le Stabat Mater Dolorosa version
Siska est effectivement très douloureux.
en
/ Suncani Ljudi / Moonlee,
Vox Project,
Unrecords 2018
: La vie est un éternel recommencement. Tout a été
une nouvelle fois mis en uvre pour être dans les meilleures
dispositions possibles mais quand ça veut pas, ça
veut pas. Trois ans après Jantar,
les quatre nanas de en ont réédité lexploit.
Suncani Ljudi est aussi lénifiant que lalbum précédent.
Ou comment se faire des ami-e-s en Croatie.
Paula
Rae Gibson-Kit
Downes / Emotion Machine / Slowfoot
records 2018 : Une photographe qui chante (Paula Rae Gibson),
un pianiste qui ne chante pas (Kit Downes), la rencontre donne Emotion
Machine. Une machine à émotion qui dans ses meilleurs
moments hélas assez rares pourraient évoquer une Carla
Bozulich en état de décomposition avancée (désolé
Carla) mais aussi tellement minimaliste, abstrait et ouvert au silence
quon en vient à ne plus rien entendre, ne plus rien
ressentir. Une machine à laver les émotions plus blanc
que blanc.
Malade[s]
/ Toute Chose Visible / Salamah
Productions 2019 : Malade[s], cest du local. Un duo rennais
avec Louise Goupil (clarinette, claviers/machines) et Tanguy Moaligou
(guitare), un peu de chant, pas mal de voix/discours samplés
pour orner une musique dont le propos est largement instrumental.
Trip-hop, jazzy avec une coloration klezmer dans les mélodies
de la clarinette, post-rock, ambiances mélancoliques mais
boite à rythme branchée sur le mode dansant, autant
dire que cest le genre dapproche qui a du mal à
passer ici, se voulant résolument moderne et singulier tout
en sonnant daté et convenu.
Tchewsky
& Wood / Live Bullet Song / Poch
records, Reptile
Music 2019 : Comme jétais bien en peine pour décrire
le premier album de ce trio français, je me suis dit, je
vais pas me fouler, je vais reprendre les éléments
de la bio quon mavait si consciencieusement mis sous
le nez. Après tout, ya pas mal de zines qui le font déjà
en copiant-collant la parole du maître alors pourquoi pas.
Mais ça disait des trucs comme une dégénérescence
électro programmée de Sonic Youth et The Fall
ou une réinvention dune new-wave reprenant les choses
aux premiers albums de Suicide et Joy Division. Outre que ça
ma fait bien marrer, ça ma fait quand même
surtout mal pour tous ces groupes cités qui ne méritent
pas ça. Le seul truc qui sen rapprocherait, cest
quand la bio parle dune version punk dEurythmics.
Jespère quEurythmics ne men voudra pas.
Et les punks non plus.
Foggy
Bottom / Une Histoire à lEnvers / Twenty Something
records 2019 : Après un long silence entre 2001 et 2016,
le trio de Thionville est revenu en 2017 avec lalbum Sur
Un Fil. Et maintenant quil est chaud, Foggy Bottom enchaîne
avec ce nouveau mini-album sept titres. On peut comprendre à
lécoute de cette powerpop légèrement
noisy que lancien Thugs Eric Sourice qui fait partie du triumvirat
Twenty Something ait pu craquer pour ce groupe comportant des anciens
Davy Jones Locker ou Pore mais est-ce bien raisonnable ? Va encore
pour la musique bien que ça soit très gentil et que
ça casse pas trois pattes à un canard. Mais le chant
très poppy, mièvre avec des churs du même
acabit et qui ne varie pas dun morceau à lautre
est une souffrance sans nom. Et je te fais cadeau des paroles en
français. Je suis pas loin denvoyer ça dans
le rayon variétoche.
Fabulous
Sheep / self-titled / Bitter Noise records 2019 : Une musique
à limage de la pochette patchwork de la pochette. Multitude
de styles qui sentrechoquent se superposent, se complètent.
Indie-rock, post-punk, rock ou punk mélodique et noisy, des
tendances pop, du direct et des arrangements plus chiadés,
du bon et du moins bon mais une constante pour ce jeune groupe de
Béziers : des guitares, de lénergie et pas de
temps à perdre. Et un certain savoir-faire et belle maturité
déjà pour accoucher dun premier album qu ne
me parle pas plus que ça mais qui mériterait quun
plus grand nombre sy attarde.
Sick
Sad World / Imago Clipeata / Atypeek 2019 : Oui, ce monde
est malade, ce monde est triste et ce groupe de Nantes ne va pas
aider à nous remonter le moral. Ce nest pas une histoire
dambiance puisque tout ce qui est sombre et colérique
a plutôt lhabitude de très bien passer. Mais
dans la veine post-hardcore-metal qui croise la route du post-rock
pour des morceaux à rallonge qui tour à tour ou en
même temps sont mélodiques, souffreteux, planants,
gentiment agressifs avec linévitable Magnus Lindberg
(Cult Of Luna) à la mastérisation au cas où
vous nauriez pas encore compris où vous avez mis les
pieds, cest un pas de plus vers un monde qui part en couille.
Vertex
/ Scalable / Atypeek 2019 : Quelques images valent souvent mieux
quun long discours. Ce groupe de Lyon a de lhumour et
na pas peur du ridicule, cest déjà ça
:
Robert
Openightmare / Air Fart One / Les
Productions Du Chauve, Distorsion, Les Disques de Géraldine,
Never
Trust An Asshole, To
Loose Punkers records 2019 : Heureux de savoir que Perte
& Fracas a pris un abonnement
non consenti à chaque nouvelle sortie du trio toulousain
Robert Openightmare. Nest pas Leatherface qui veut hélas
pour un album qui dégaze autant que son prodigieux titre.
Punition identique que précédemment. Par contre, leur
vidéo
style Mais où est donc passée la 7ème compagnie
est vraiment pas mal.
Twister
Cover / Cyco Cyclo / self-released 2018 : 2ème album
du groupe orléanais Twister Cover. Je veux bien croire que
votre disque a été fait avec amour et une partie
de votre compte en banque, comme 99% des disques de cette rubrique
mais bon. Et je crois que je ne vais pas suivre la 2ème partie
de votre conseil, cest à dire utiliser ce CD comme
cale pour un bureau ou une armoire métallique parce
que tout est super déquerre à la maison.
Brice
et sa Pute / Musique Actuelle / Dur
et Doux records 2018 : De la pantalonnade théâtrale
mise en musique, quoique musique est un gros mot pour ce disque.
Brice et sa Pute appelle ça du cabaret punk. Cest censé
faire rire, voir réfléchir même, allons-y gaiement,
sur labsurdité de notre vie mais franchement, ça
me donne envie de pleurer parce que ça ressemble pas mal
à lidée que je me fais du néant. On nest
vraiment pas sorti de lauberge.