<13|09|2016> Puissances occultes
|
Alpha
Waves Severance LP Self-released
2015 : On connaissait Karies, Die Nerven, Dïat. Dans la
série post-punk allemand qui croit que le Mur de Berlin n'est
toujours pas tombé, voici Alpha Waves. C'est pas foncièrement
mauvais. Le cahier des charges est respecté à la lettre.
Tout est fait pour que le reste de Joy Division aille se faire pendre.
Avec Crisis pour tirer sur la corde et Frustrations pour danser
autour. Mais je vais aller déprimer ailleurs. |
|
JT
Whitfield s/t 12'' Rural
Isolation Project records 2015 : le label texan Rural Isolation
Project est connu pour son amour du bruit. Il passe très
bien avec Quttinirpaaq.
Il est beaucoup plus difficile a avalé avec JT Whitfield,
la nouvelle terreur des campagnes. Déjà, tu passes
trois heures à savoir à quelle vitesse ça tourne
ce machin. Au final, tu optes pour le 33 tours en sachant que le
45 peut convenir et que ça possède le considérable
avantage de faire passer la pilule plus vite. Quatre titres de portes
qui claquent, de chasses d'eau qui se tirent et de violences électroniques
dont les nappes bruitistes étendent de vilaines tentacules
sur vos neurones qui ont démissionné depuis belles
lurettes. |
|
Ultrateckel
Says Miaow !! - self-released 2015
: lofi, garage, psychedelic, noisy, groovy, oui sans doute, tout
ça un peu, surtout lofi parce que psyche, faut chercher.
One-man-band (avec un batteur !) du Morbihan et importé de
Marseille. De quoi faire traverser des océans de graviers
à des hordes de teckels bicéphales. Il a une tronche
qui donne tout de suite envie de sympathiser avec lui, une dérision
qui ne fait pas les cons. Dans un rade au milieu de corps en sueur
à boire du houblon, je dis pas non. Là, seul au milieu
de mon salon, je n'ai pas assez d'abnégation. |
|
Bison
Bisou Regine CDEP Nuun
records 2015 : Ecouter Bison Bisou est un gage de réussite
sociale indéniable. Perte de l'être aimé, groupe
de djembés sous vos fenêtres un 21 juin, règles
douloureuses, Bison Bisou est la solution à tous vos problèmes.
Bison Bisou, la baston et l'amour. Ça flotte, c'est dans
l'air du temps. Un savant mélange de math-rock étoilé
sous les tropiques, de pénétration en mode safe sex,
de cascades d'arpèges qui rendent plus beau avec un savoir-faire
indiscutable. Remplace allègrement votre petit déjeuner
énergétique. Mais c'est franchement trop de calories
pour moi. |
|
Polar
Polar Polar Polar 32 Août
Club De
Smurf, Artisans
Du Disque 2016 : Dans le même ordre d'idées
que Bison Bisou, Polar x 4. C'est pas pour ça que c'est 4
fois mieux. Electric Electric en ligne de mire, l'effet de transe,
les synthés qui te vrillent le plaisir, les cascades de bonheur
par palette de six, un effet progressif à la Marvin. Parfaitement
dans l'air du temps. Mais bordel, quand est-ce que ça s'arrête
cette mode à la con ? |
|
Tropical
Horses Mirador Anywave,
Montagne Sacrée, Balades
Sonores 2016 : C'est la découverte de l'année,
le disque que Tsugi n'attendait plus, une magistrale claque dans
la gueule. Dommage que le pitoyable Cdr envoyé dans sa misérable
pochette cartonnée chez Lidl n'a jamais voulu fonctionner.
Quelqu'un a déjà eu l'incommensurable chance d'écouter
Tropical Horses ? |
|
Kappa
Chow s/t Big
Tomato 2016 : Le label bordelais Big Tomato aime le garage,
le rock, le punk, les sixties. Les Canadiens de Kappa Chow ne pouvaient
que leur plaire. Parfaite équation. Et comme Kappa Chow n'est
pas contre le fait de balancer des mélodies, les enrober
de vocalises féminines, de cuivres, de suavité allant
à l'encontre de leur sauvagerie naturelle (Punk As Fuck),
ce bout de disque a de quoi mettre un bout d'âme à
leur trou perdu nommé Sackville. Le meilleur moment reste
tout de même Jump, une reprise de Van Halen. Comment ça,
rien à voir ?! |
|
Passenger
Peru s/t Big
Tomato 2016 : Passenger Peru plane bien plus haut que le
Pérou, ils sont de Brooklyn. L'histoire ne dit pas d'où
viennent les drogues, d'autant que je soupçonne Justin Gonzales
et Justin Stivers d'arriver à des altitudes supérieures
par la seule force de leur karma. Balèzes les mecs. Le premier
album de Passenger Peru vole donc au-dessus de champs à la
sensibilité pop et indie, au-dessus de TV Personnalities
et de Syd Barrett, voir même Beck et Sentridoh, emmailloté
dans une esthétique lofi mais bien plus chiadé dans
les détails à écouter de près. Psychédélisme
brouillardeux, mélodies alertes sous les fines saturations
ou en pleine lumière (The Best Way To Drown), ça
vous ramène 40 ans en arrière pour mieux repartir
de l'avant. Le label appelle ça Out of time organic &
infectious psychedelic tribal pop. Si jamais ça vous
cause, il se peut que ce disque vous plaise énormément.
|
|
Absded
Nukem CDEP Coup
De Couteau 2015 : Hardcore métallique et chaotique,
les trois titres de ce groupe de Figeac riment également
avec hyper classique. Ils ont tout ce qu'il faut là où
il faut. Déchaînement de violence de bon aloi qui laisse
totalement froid. Finalement, leur plus belle originalité,
signe d'un esprit supérieur, ce sont les titres avec Som
Telleck et Miss Understood. |
|
Morgue
Doors Of No Return - Basement
Apes Industries, Trendkill
& Fat
Ass Records 2016 : La morgue, c'est bien dans ce charmant
endroit que le groupe d'Alès faisait semblant de pourrir
à tout jamais. Treize années que Morgue n'avait pas
réalisé de disque. Alors après une résurrection
en 2012 sur les scènes pour ressouder les articulations,
Morgue sort son quatrième album. Les portes de non-retour
claquent méchamment à la tronche. Si le grindcore
ou le death-metal vous donnent des envies de fuir à l'autre
bout de la terre, vous pouvez déjà commencer à
courir. Et vite. En temps habituel, je serais déjà
également parti mais Doors Of No Return possède
ce petit surplus de haine, de crasse et de punk violemment nihiliste
qui fait penser que finalement, la Morgue n'est pas un si vilain
endroit.
|
|
Awhat
? - Machefer CDEP Log Lady
2015 : C'est ce qu'on appelle un premier jet, un premier cri
dans la vie qui n'aura certes pas une résonance énorme
mais il est là et il ne demande qu'à s'améliorer,
monter dans les tours, trouver de la consistance pour que son faible
écho ne reste pas coincer dans les rues lyonnaises d'où
il est issu. Machefer, résidu des années 90
qui persiste à reprendre le flambeau de Fugazi plus ou moins
adroitement, maintenir le feu d'une indie-pop un peu plus musclée
que la moyenne en intégrant habilement de nombreux samples
pour la touche perso et qui vaudront toujours mieux que l'accent
français à couper au couteau. Quatre titres encore
jeunes mais comme disait Francis Heaulme, à chaque jour suffit
sa peine.
|
|
Jean-Luc
Guionnet Plugged Inclinations
Circum-Disc,
Becoq records
2016 : Je travaille depuis 1993 à une approche expérimentale
de l'orgue d'église (Pentes, Tirets). On est aux commandes
d'une machine. L'orgue est à mi-chemin du véhicule
et de l'intelligence artificielle : c'est un transport en commun
: une nef, une barque, un paquebot, un bâtiment dans un bâtiment.
Exprimer l'orgue comme on le dit du citron. Je vous la fais
courte parce que des phrases comme ça passant totalement
au-dessus de mon intelligence que j'ai modeste, il y en a toute
une feuille. Plugged Inclinations est un seul long titre
de 53 minutes enregistré live le 9 octobre 2013 à
la Malterie de Lille. Au Tapette Fest en juin dernier dans l'église
de Campénéac, c'était peut-être super
méga puissant. Sur disque, c'est chiant comme la mort. Ou
alors, je prends pas les bonnes drogues.
|
|
Bi-Ki?
Quelque Chose Au Milieu - Circum-Disc,
Becoq records 2016 : Bi-Ki, c'est la rencontre de deux saxophonistes
alto, Sakina Abdou et Jean-Baptiste Rubin. Une rencontre enregistré
dans des lieux ouverts et différents (une église,
un marché, une piscine municipale, une passerelle au-dessus
d'une départementale et un hôtel de ville), par Jean-Luc
Guionnet qui s'est également occupé du mixage et du
montage. Pour le reste, voyez la chronique au-dessus. Surtout les
deux dernières phrases. |
|
Ternoy/Cruz/Orins
Qeqertarsuatsiaat Circum-Disc
2016 : Ces noms ne vous disent peut-être rien mais Jérémie
Ternoy (piano), Ivann Cruz (guitare) et Peter Orins (batterie) sont
également les trois protagonistes de TOC.
Et cette nouvelle formule est tout simplement la version unplugged
de TOC. Un vieux désir de tout débrancher tout en
gardant cette approche free et improvisée. Le trio travaille
sur la densité, les volumes, le silence, sort des sons et
des rythmiques plus d'une fois surprenants et inventifs, triture
l'espace, gratte ses instruments, devient poétique et magnétique
à l'instar des onze minutes d'ouverture du très réussi
premier morceau Djanet. Tout n'est hélas pas aussi
prenant et si je préfère la version bruits & fureur
de ces musiciens, cette version acoustique n'en reste pas moins
intéressante.
|
|
Bellegarde
Caché Derrière
Amouramor 2014 : La musique aurait encore pu passer sans trop
de dommages, bien que ce soit là le problème, ne provoque
aucun dommage, bien à l'abri dans un rock-pop-chanson-française
inoffensif et propre sur soi. Mais le chant et surtout les paroles
en français sont totalement rédhibitoires. On a déjà
assez donné avec Téléphone et Noir Désir,
ce groupe de Toulouse n'a pas besoin d'en rajouter une couche. Par
pitié. |
|
Moke's
s/t CDEP self-released 2015
: J'espère que leur participation au Ricard SA Live Music
et leur campagne de financement Ulele leur a apporté joie
et bonheur pour leur premier 5 titres (en plus d'une bonne cuite
à l'oeil) parce que leur alternative stoner psyche rock de
Paris (pour reprendre leurs propres termes vu que je suis totalement
incapable de qualifier une telle débauche d'horreur) est
du plastique dont on fait les frisbee.
|
|
Appollonia
Dull Parade self-released
2014 : Il faut vraiment être une racaille pour aller déterrer
au fond de la pile un disque datant de 2014 mais ce cinquième
album de ce groupe de Bordeaux est un tel enfilage de perles hard-rock
en chant clair, de metal-stoner fadasse et de mélodies à
l'eau de rose que je ne voudrais pas que vous tombiez dessus. Frisbee
bis, le championnat est ouvert. |
|
Blast
Madness Is The Emergency Exit
Pince
Oreilles 2015 : Un trio français piano (fender rhodes/moog
exactement), clarinette, batterie, c'est pas tous les jours qu'on
en croise sur sa route de vieux punk. Ça peut faire penser
à l'approche jazz moderne et transversal des groupes lyonnais
du Grolektif mais il manque de cette fureur et de cette électricité
qui transcende les genres, me hérisse le poil que j'ai dur
et provoque autre chose qu'une écoute sage et polie. |
|
Spiel
s/t CD self-released 2015 :
Merde & Tracas n'a jamais rien eu contre le jazz. Mais au risque
de se répéter (voir les lignes juste au-dessus), il
faut qu'il soit particulièrement épicé, hirsute
et traversé d'une noire électricité pour qu'il
arrive à capter nos curs endurcis. Alors quand en plus
celui des nantais de Spiel est teinté de folk, d'esprit manouche,
klezmer, d'un tas de courants musicaux en fait, d'une douceur bien
trop douce (?) et bien qu'il soit pas franchement classique (accordéon,
contrebasse, percussions, violon), ce genre de patchwork donne plus
envie de gentiment démissionner que le tournis des grands
fonds. |
|
Doomina
s/t CD Noise
Appeal 2015 : Doomina, c'est quoi cette blague ? Du doom
pour enfants ? Du post-rock qui se prend pour des balèzes
? Je croyais les Allemands un peu plus au courant de la situation.
Mogwai à coté deviendrait presque flippant. J'ai honte
pour eux. Frisbee ter. Et loin celui-là. Très très
loin. |
|
Abysse
I Am The Wolf self-released
2016 : Entre ambiant metal et post-rock instrumental, mon cur
balance. Se serre. Hoquette. Puis vomit. L'homme est un loup pour
l'homme. Et on ne dira jamais à quel point il est capable
de faire aussi du mal pour la musique. Surtout quand ça vient
de Cholet. |
|
Follow
Me Not Nothing Comes With A Smile
Unknown
Pleasures 2016 : Le nom Follow Me Not ne dit pas que c'est
un projet solo, celui de Nicolas Gerroué. La musique dit
encore moins que ça vient de Quimperlé. A l'écoute
de ce cinquième disque (mais le premier bénéficiant
du soutien d'un label), c'est la perfide Albion et non la Bretagne
sud qui vient à l'esprit. Avec dans sa brouillardeuse charrette,
les fantômes de The Cure, Jesus and Mary Chain et tout un
pan des années cold et new-wave dans les 80's. Boite à
rythmes, guitare finement shoegaze ou acoustique, synthés
discrets, mélancolie du chant, mélancolie tout court.
Une musique qui ne dit pas son âge. Une musique qui ne me
dit rien tout court.
|
|
Robert
Openightmare Silent Scream
Vegas,
Distorsion, Les
Disques de Géraldine, Never
Trust An Asshole, To
Loose Punkers 2016 : Revoilà Robert ! Décidément
pas rancunier,
le trio toulousain en remet une nouvelle couche et, comme le suggère
le titre, crie son malaise en silence. Si seulement cela avait pu
être vrai. |
|
H.U.M.
Trinity Way Rocket
records 2016 : H.U.M., soit les initiales des prénoms
ou noms des protagonistes de ce projet franco-anglais, Heloise
Zamzam, Olmo Uiutna et Mark Wagner. Trois comme la
Trinité et j'ai bien cru que leur premier album Trinity
Way allait mener vers des chemins bien trop spirituels et enfumés,
pour ne pas dire fumeux. Surtout avec des titres comme Cat-Man-Do
et L'Âme Agit. Mais H.U.M. sont de drôles de
paroissiens. Trinity Way vibre d'ondes assez sombres, lourdes, hypnotiques
certes mais tournant dans le bon sens, avec juste ce qu'il faut
dagressivité et de tension. H.U.M. a également
beaucoup fait tourner les disques de kraut-rock, a plané
sur la kosmische music, des voyageurs célestes qui parfois
me perdent en route dans les limbes de passages instrumentaux où
les éléphants sont trop verts. Disons que je m'attendais
à pire et que du coup, la tendance est à ne retenir
que le plus agréable. Mais je n'en fumerais pas tous les
jours.
|
|
The
Canyon Observer Fvck -Kapa
records 2015 : Le Slovénien ne fait pas mine. Le mec
suspendu par la peau du dos sur cette photo,
c'est le chanteur de The Canyon Observer. Certifié réalisé
sans trucage (d'autres photos sur leur site sont là pour
hélas le prouver). Je ne sais pas si de là-haut, son
chant est un poil plus aiguë mais sur disque, sa belle grosse
voix souffre le martyre. Et ainsi va la musique qu'on pressentait
bien ne pas être trop portée sur le funk. Quatre généreux
titres se débattant dans les entrailles de l'enfer. Neurosis
passerait à coté pour une joyeuse troupe de saltimbanques
en pleine démonstration de diabolo. C'est long, dur, épique,
pas inintéressant mais c'est surtout beaucoup trop de souffrance.
|
|
en
Jantar Unrecords,
Vox Project
2015 : J'essaye parfois d'être vraiment de bonne volonté,
de me mettre dans des dispositions mentales et psychiques les plus
ouvertes possibles, de déverrouiller mes chakras mais là,
je peux franchement pas. Un groupe entièrement féminin
en provenance de Croatie, j'y croyais pourtant mais le mélange
dream-pop, post-rock synthétique, voix célestes, guitares
d'un autre siècle et longues tirades vaporeuses qu'un semblant
de rythmes tentent parfois de secouer, c'est à pleurer. |
|
Mr
Godson Will Be The Last One To
Survive : You'd Better Run self-released 2015 : Comme
le dit ce groupe de Limoges sur la bio accompagnant l'envoi : pas
de prétention d'être les premiers en quoi que ce soit,
mais plutôt les derniers à survivre. Effectivement,
il serait gênant d'avoir de la prétention d'inventer
quoi que ce soit avec ce punk-rock mélodique très
old-school. Ce n'est pas non plus les Burning Heads. Ils citent
plutôt Sixpack et Leatherface (mais c'est vache pour Leatherface)
mais bon vous voyez un peu la tendance. Et si vous la voyez pas,
c'est pas grave non plus. Par contre, si ce sont les derniers à
survivre, la fin de l'humanité va être vraiment triste.
Ou alors est-ce juste un aveu d'être les derniers des dinosaures
d'un style en totale désuétude ?
|
|
Vonneumann
Sitcom Koan Ammiratore Omonimo
2016 : A la base, un concert enregistré en 2010. A l'arrivée,
six ans plus tard (l'Italien est long à se décider),
ces bandes que le groupe de Rome ne voulait pas voir disparaître
dans l'oubli, réapparaissent sur un disque. C'est trop de
générosité. Les musiques improvisées,
c'est comme le 49-3, ça passe ou ça ne passe pas et
quand ça passe en force, ça fait mal au fondement.
Malgré de nombreux overdubs, Vonneumann n'était pas
dans un grand jour. Ça gratouille beaucoup, surtout dans
le vide. On comprend pourquoi un seul applaudissement se fait entendre
entre les morceaux. Le hasard sans doute. |
|
Love
Sex Machine Asexual Anger
Lost
Pilgrims 2016 : Pôle Emploi devrait donner des stages
aux groupes pour leur apprendre à trouver un nom décent.
Je ne sais pas si ces Lillois sont des fans de James Brown mais
Love Sex Machine n'est pas ce qu'on appelle à proprement
parlé un disque de funk. Et même s'ils faisaient du
funk, ce nom serait bien pourri. La tendance est au metal/sludge/doom
malsain, vicieux, dans une veine vitriolée à la Lord
Mantis. Ramasse tes paillettes. Manque juste la folie des maîtres,
les sauvages accélérations, l'hystérie des
bas-fonds et la crasse qui colle aux semelles mais Asexual Anger
offre déjà quelques belles possibilités de
s'amuser. |
|
Tælos
3 singles Kinetik
records 2016 : Hélas, tout ce qui vient de Grèce
n'est pas de la qualité de The
You And What Army. Crise et surtout, tirage très limité
oblige, le label Kinetik a compilé trois singles de deux
titres tirés à 100 exemplaires chacun sur un Cdr de
la mort et a envoyé le tout. C'est ce qu'on appelle faire
le voyage pour rien. Six titres cosmiques qui planent au raz des
pâquerettes. Tout ces titres et peut-être encore plus
devraient être regroupés sur un album nommé
Experiments In Certainty. J'espère fortement qu'il
ne passera jamais les frontières. |
|
Deux
Boules Vanille Tutti Frutti
Atypeek,
SK, Gnougn,
Et Mon Cul C'est Du
T ofu 2015 : C'est pas deux boules vanille, plutôt
deux boules de flipper. Brinquebaler de tous les cotés par
deux batteries reliées à des synthés et des
cerveaux en très forte ébullition. Lobotomisation
à grande échelle. Effet techno transe chez les punks
assuré. Marrant deux minutes. |
|
Infecticide
Poil De Coeur Atypeek,
Da! Heard
It, Metadrone
2016 : Pas apte, je ne suis pas apte à commenter ça.
Alors je vais pas m'emmerder, je vais reprendre la chronique du
journal Le Monde. Oui, chez Perte & Fracas, on cite Le Monde.
Seuls les deux derniers mots de leur chronique ne sont pas tout
à fait en total accord avec le fond de ma pensée :
Trois jeunes lascars bloqués sur les premières
années des eighties métissent le look robotique de
Kraftwerk avec le fluo ample de Lio, chaussés de magnifiques
tennis blanches à scratch. Une allure en totale adéquation
avec leur musique, une electro-punk-new-wave recouverte de tulle
synthétique Korg et parcourue d'une voix tribale, qui invoque
des textes néo-dada. Efficacité exemplaire.
|
|
Ultra
Panda The New Bear
Atypeek 2016
: Ultra Panda, un groupe basé du coté de Tours.
C'est le syndrome Electric Electric ou Ed Wood Jr., celui qui veut
amener le math-rock dans les boites de nuit, concilier rock et fun,
synthés et sueur, mélodies et grosse baston rythmique.
La réussite ne frappe pas à part égale à
chaque porte. Quatre nouveaux titres qui n'existent que dans le
monde virtuel. Je vais donc faire comme si ça n'existait
pas vraiment. |
|
Hoax
Hoax Shot Revolver Atypeek,
Blindsight
2015 : Dans le domaine du post-rock instrumental avec des morceaux
qui durent trois plombes, c'est souvent la soupe à la grimace.
Il existe des exceptions comme L'Effondras mais en principe, c'est
dans cette rubrique massacrante qu'ils finissent tous par mourir.
Le cas du trio français Hoax Hoax est plus épineux.
Hoax Hoax arrive à contourner les poncifs du genre par une
nervosité et une tension au-dessus de la moyenne, ne cherche
pas la contemplation et la beauté des paysages et structurent
leurs six morceaux plus librement et de façon imprévisible.
Maintenant, c'est loin d'être haletant à chaque seconde,
notamment à cause de la durée des morceaux oscillant
tous entre six et onze minutes. J'aurais volontiers tailler dans
le tas pour gagner en intensité et se dispenser de pas mal
de longueurs n'apportant rien à certains titres qui avait
tout dit dans les quatre premières minutes. Les fans du genre
vont sûrement adorer.
|
|
Spook
Blurred Head And Scrambled Eggs
Pied
De Biche, Atypeek
2016 : Sur le papier, le potentiel était là. Ce
trio suisse (Lausanne) promettait dassaisonner la freeture
du jazz avec l'explosion du rock, de pimenter un esprit aventureux
et improvisé avec de belles explosions noise, de faire péter
l'électricité et l'acoustique dans une grande gerbe
commune de décibels inédites, confronter musique concrète,
contemporaine avec le punk sommeillant chez le jazzeux (beau challenge).
Je ne peux nier que parfois le mélange a de la gueule et
fait trembler les chaumières mais j'aimerais bien voir la
terre ferme plus souvent. Ardu. |
|
Ingmar
self-titled self-released 2016
: Si vous pensez Bergman en lisant Ingmar, c'est normal. Et ça
ne s'arrête pas là. Sur le premier album de ce trio
strasbourgeois sont également remerciés Jarmusch,
Lynch, Fassbinder, Soderbergh, Cassavetes et Lumet. Ingmar ne donne
pourtant pas dans le post-rock instrumental à tendance cinématographique.
Je respire mieux. Chant féminin, basse, batterie et quelques
effets spéciaux au service d'une musique inclassable. C'est
un bon point de pris. Il faut sans doute voir dans toutes ces références
à des réalisateurs une inspiration pour leur création
musicale. D'où une grande disparité dans les ambiances.
Morceaux free, expérimentaux, plus noise, feutrés,
jazzy, narratifs, chant à l'avenant à la large palette
qui peut se révéler cajoleur ou grondant, cris et
chuchotements aurait dit Bergamn, morceaux qui captent l'attention
mais aussi de nombreux passages trop flottants et nébuleux,
Ingmar n'est pas simple à suivre mais il a de la gueule.
Affaire à suivre.
|
|
Icsis
Pierre Vide Eau Dur
Et Doux, Atypeek
2016 : Le disque frustrant par excellence. Tout pour plaire
mais ça ne veut pas. Un trio qui gravite autour de Lyon pratiquant
une sorte de noise-rock plus free et décomplexé que
complexe, avec plein de cassures, de variations d'ambiances et d'idées.
Le problème est qu'ils en foutent de partout, dans une débauche
d'énergie un peu vaine, surtout au niveau du chant entre
Jessica Martin Maresco, le guitariste François Mignot et
Guilhem Meier, batteur également de Ukandanz et Poil. Je
sature. Rapidement. Dès le premier titre Dark Matter
d'ailleurs quand la voix mâle y va de ses churs très
pénibles ou le mélange chant chinois, bruitage/onomatopées
façon Le Singe Blanc. Et ça n'arrête pas de
tout l'album. Un trio très extraverti secouant parfois bien
le cocotier mais qui mériterait de simplifier la donne. Dommage.
|
|
Maudit
Tangue #3 Indian Ocean Rock Maudit
Tangue 2015 : Si jamais vous avez eu le courage d'arriver
en bas de cette page, vous aurez le bonheur de découvrir
une compilation de rock de l'océan indien. C'est pas tous
les jours qu'on parle d'un disque en provenance de l'île de
la Réunion ! 20 groupes au programme se partageant entre
la Réunion qui se taille la part du lion avec neuf groupes,
l'Afrique du Sud, l'Inde, l'île Maurice, Madagascar et l'Australie
de l'ouest, c'est à dire la partie de l'Australie où
ne vivent que des kangourous. Et un groupe de rock donc du nom de
Rag N'Bone. Bon, j'aimerais vous dire que l'avenir du rock se trouve
dans cette partie du monde. Hélas, l'océan indien
ne va pas faire de vague en la matière. On peut retenir le
nom de Pluto Crève pour la Réunion, que l'Afrique
du Sud s'y connaît en garage-rock crade et punk-rock bouillonnant,
que le groupe de filles The Vinyl Records aurait très bien
pu venir États-Unis et non pas de l'Inde et que rien ne vaut
un Fuck
The Police quand il vient de l'île Maurice ou comment
faire du headbanging sous les palmiers. Ça fait surtout plaisir
de voir que dans tous ces coins de la planète, les décibels
coulent à flot, loin des clichés cartes postales.
Quand le rock étend ses tentacules, ça ne peut point
faire de mal. |
Tête de Gondole (13/09/2016)
|
|