REVIEWS

MØller-Plesset
"The Perturbation Theory"
art by EM

POSITIVE RAGE | webzine
MOLLER PLESSET
"the pertubation theory" (Perte et Fracas records)
Deuxième album pour ce combo discret de Rennes, et avant même de parler de musique, force est de constater que ce nouvel album est encore présenté d'une bien belle manière. Comme pour "Rather Drunk Than Quantum", leur premier disque, c'est le dessinateur eM qui est responsable du graphisme et de la BD livrée avec le disque. L'ensemble est superbe. Pour ce qui est de Moller Plesset, ces grands défenseurs d'une noise claire et complexe reviennent avec toujours autant de déviance. Jamais un groupe n'aura tant titillé le "Placebo" de Condense, sans pour autant en être une copie. Moller Plesset reste bien plus cérébral que Condense — le groupe gagnerait d'ailleurs à plus d'assise par moment — mais on y retrouve une même complicité entre ces guitares au son clair, une même tension, et quand le chant s'énerve un peu, une même rage désespérée. Le groupe s'en tire à merveille. Ne cherchez pas de la mélodie facile et de l'accroche évidente, on vient ici pour se laisser enivrer par les notes de guitares et leurs boucles indomptables, on vient ici pour se perdre et oublier les conventions, on vient ici pour explorer ou retrouver des chemins débroussaillé par certains aïeux américains. Et pourtant, les rennais gardent une énergie bien directe qui leur évite l'abstrait excessif des formations plus expérimentales. Il n'y a que le chant parfois trop monolithique qui aurait tendance à me décevoir, mais très franchement, les rennais viennent de pondre un deuxième album à la hauteur de nos espérances. Et la présence de Laetitia Sheriff sur "purple rape" ou Isa Valenti (de 13th Hole) sur "Megavix" ne fait que me confirmer. Ces demoiselles n'apportent en réalité guère plus d'émotions à ce disque, mais la noise qui s'en dégage n'en a définitivement pas besoin. Un disque sous forme de tableau sombre et torturé qui s'écoute et se regarde avec un grand plaisir.
[mg]

NEXT CLUES | webzine
MOLLER PLESSET THE PERTURBATION THEORY [CD] PERTE ET FRACAS 2005
J’ai mis 10 jours à retrouver ce disque parti se protéger au fond de mon sac entre les baleines repliées de mon parapluie. Il a fallu attendre une journée de pluie pour que je le récupère. Ca ne serait jamais arrivé si j’étais breton et c’est justement le cas de Moller Plesset qui sort son excellent deuxième album sur le label Perte & Fracas. Accompagné d’un beau comix d’Em, le cd est déjà un superbe objet, cartonné, sobre et soigné. A l’intérieur, c’est la même chose: la musique de Moller Plesset se glisse tout en finesse et en impertinence dans les traces de Don Caballero, d’Hella ou de Gastr Del Sol. Entre ses intonations noise et le chant, plaintif et parlé, parfois hurlé, toujours judicieux et bien placé, qui achève de donner une touche plus noire à cet album, Moller Plesset a réussi la performance de me faire regretter le chômage technique de mon parapluie au printemps. (9/10)
{Olivier}


BOKSON
| webzine

Des groupes décalés et noisy comme peut l'être Moller Plesset, la France n'en compte pas beaucoup. Pour se familiariser avec cette approche du rock n'roll, il faut malheureusement trop souvent traverser l'Atlantique. Les plus énervés de Condense avait, chez nous, ouvert une brèche il y a quelques années, et les rennais semblent avec ce deuxième opus, prendre définitivement la relève. "The Perturbation Theory" semble moins accessible que son prédécesseur au profit d'une plus grande aisance rythmique, d'une maturité définitivement acquise, et d'une profondeur sans faille. Car il faut pouvoir suivre Moller Plesset et ses enchaînements de plans aux guitares souvent répétitives ou tranchantes, et à la rythmique décousue. On pense souvent d'ailleurs à The Ex pour le rabachage, cette ambiance tendue laissant les portes grandes ouvertes à l'improvisation tout en laissant limites et contraintes s'échapper. Pour preuve ces deux titres acoustiques sur lesquels apparaissent tour à tour Laetitia Sheriff et Isa Valenti (13th Hole), et ce packaging né de leur collaboration avec le dessinateur Em proposant un comic d'une cinquantaine de pages. Dommage que la complexité de la musique de Moller Plesset effraie les oreilles novices, car il s'y cache une richesse que l'on aimerait souvent prescrire au plus grand nombre. Admirable.
Matthieu
06/05/2005

Liste de distribution X-Mist, Nagold, Allemagne
2nd full album by this excellent french Post-Rock trio! 8 tracks musically in between DON CABALLERO and KARATE, and at least as good as both of them, with a way more energetic approach in their music! Additionally this comes with luxuriously-styled packaging, as a digipak including a 50-pages comic-booklet!

Ouest-France, Edition de Rennes du 05/04/2005
Les rennais de Moller Plesset sortent aujourd’hui dans les bacs leur nouvel album, Perturbation Theory. Un disque étonnant et émouvant.
Un nouvel album , huit chansons et une dialectique implacable. Perturbation Theory, titre emprunté au physicien Moller, manipule une fois de plus la décomposition avec un réel bonheur. Rythmique à l’envers, guitares trébuchantes, créativité foisonnante, l’architecture du nouvel album étonne puis émeut. La maison Moller, c’est un quadrilatère à sept côtés avec sous-sol à l’étage, cuisine désaménagée et grenir au salon. L’entrée se fait par la fenêtre, la sortie par le tuyau de douche. Charpentiers et princes de la déconstruction, les rennais esquissent à l’arcanne des lignes mélodiques avec la rondeur de l’angle droit. Les mots restent un prétexte, le chant défie toute idée de mélodie. Dans ce dédale sonore, l’accord idéal n’a pas sa place. « L’univers des Moller Plesset n’est pas d’accès facile mais on n’a jamais eu l’intention d’être une usine à tubes. La réussite commerciale n’est pas le moteur du projet. On fait juste ce qu’on aime ». Et avec ceux qu’ils aiment. EM, dessinateur branché surréalisme, emplit le superbe écrin de ses subtils crayonnages, Laetitia Sheriff et Isa Valenti apportent un lumineux contrepoint au chant torturé et crépusculaire. Le groupe avoue « ne pas aimer la surenchère dans un genre qui souvent s’y prête » et se considère définitivement « comme un groupe rock’n roll ». Immanquable.



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