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Saturday's Kids/Kids Return
Split 10''
Art For Blind/Strictly No Capital Letters/Time As A Color 2011

Une histoire de gosses. La marmaille anglaise se déchaîne avec Saturday's Kids contre les Kids Return. Saturday's Kids ne sont pas des inconnus puisque qu'un single nous avait déjà sérieusement agité les neurones. Ces trois nouveaux titres marquent déjà une évolution. Evolution qui ne va pas forcément ficher un grand sourire sur votre tête d'intégriste. Un arrière-goût d'années 80, de persistantes effluves d'un parfum new-wave flottent sur leur hardcore nouvelle génération. Et puis finalement, faut bien avouer que ce Saturday's Kids tendance post-punk, voir le Witch Hats de Pleasure Syndrome, est alléchant car les bougres savent torcher une mélodie et écrire des compositions touchant l'âme sensible du petit garçon sommeillant en vous. Ou d'emo kid qui a laissé les pleurnicheries aux pissotières. C'est le cas sur le deuxième morceau, qui s'appelle Theorum au verso de la pochette et Pirate Song sur la lyrics sheet, en double et à l'intérieur de la pochette. Un morceau mélangeant habilement un début vaporeux et des chœurs inoffensifs avec une tension guerrière, un chant devenant subitement hargneux, haché avant que tous ces éléments disparates ne forment qu'un seul élément d'un morceau terrible. Idem pour le troisième (Unnattainable ou Emo Song, au choix) mariant à merveille la schizophrénie. Le Saturday's Kids nouveau pose encore question mais il cherche son chemin et j'ai bien envie de le suivre.
Si Kids Return, c'est avant tout sur les chemins de la séparation. Les trois derniers titres de leur courte discographie (un album et un split 12'' auparavant) pour un groupe qui aurait eu sa place sur le label de San Francisco Ebullition, chantre de l'emocore couillu et engagé dans les années 90. De l'emocore à l'ancienne donc, que des wagons de groupes ont pratiqué, de Portraits of Past à Reds, en passant par Yaphet Kotto ou Life at These Speeds. Kids Return n'a pas à rougir de la comparaison, enfin pas trop. Les deux guitares s'embrouillent parfaitement, les mélodies sont poignantes, surtout sur Bond St., le chant est écorché sans jamais trop en faire, dosage plein de savoir-faire entre le parlé et le poumon dans le rouge et incertain. Se prendre, de temps en temps, trois titres de cette trempe est tout à fait digeste et conseillé. Paix à leur âme.

SKX (19/03/2012)